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Anorexie : un hallucinogène pourrait faire partie du traitement

La psilocybine, une substance issue d’un champignon hallucinogène, pourrait être utilisée pour soigner l’anorexie. 

Anorexie : un hallucinogène pourrait faire partie du traitement KatarzynaBialasiewicz/istock




L'ESSENTIEL
  • Une substance issue d'un champignon hallucinogène a été testée dans un essai thérapeutique auprès de personnes anorexiques.
  • Elle a permis d'améliorer le quotidien des patients et de réduire leurs symptômes.
  • La psilocybine était administrée en parallèle d'un accompagnement psychologique.

Un champignon hallucinogène pourrait-il devenir la base d’un traitement contre l’anorexie ? C’est la théorie d’une équipe de recherche de l'Université de Californie à San Diego (UCSD). Ils ont utilisé la psilocybine, une substance tirée de l’un de ces végétaux, pour prendre en charge l’anorexie mentale. Leurs résultats sont parus dans Genomic Press. 

L’anorexie, une maladie difficile à soigner 

Dans leur étude, ils ont testé l’efficacité d’une dose unique de 25 mg de psilocybine, associée à un soutien psychologique spécialisé avant, pendant et après l’administration du traitement. En préambule de leurs travaux, ils rappellent que l’anorexie mentale est la maladie dont le taux de mortalité est le plus élevé parmi les maladies psychiatriques et qu’elle a historiquement résisté aux traitements conventionnels. Selon l’Inserm, 50 % des cas, pris en charge à l’adolescence, guérissent. 

Anorexie : le traitement à la psilocybine a permis d’améliorer le quotidien des patients 

"Nos résultats suggèrent que la psilocybine peut être utile pour soutenir un changement psychologique significatif chez un sous-ensemble de personnes souffrant d'anorexie mentale, estime le Dr Stephanie Knatz Peck, autrice principale de l’étude dans un communiqué. Ce qui est particulièrement intéressant, c'est que 60 % des participants ont signalé une réduction de l'importance qu'ils accordaient à leur l'apparence physique, tandis que 70 % ont noté des améliorations de la qualité de vie et des changements dans l'identité personnelle". Ces chiffres ont été obtenus lors d’entretiens approfondis avec les participants.  

Quatre participants sur dix ont montré des réductions cliniquement significatives des troubles alimentaires. En revanche, ces changements ne se sont pas automatiquement traduits par une restauration du poids, soulignent les auteurs. D’une personne à l’autre, les résultats du traitement varient parfois fortement. Pour mieux observer les effets de la substance hallucinogène, d’autres études seront nécessaires "plus vastes et bien contrôlées, comprenant l’imagerie cérébrale et l’analyse génétique, pour mieux comprendre qui pourrait bénéficier le plus de cette nouvelle approche thérapeutique", observe le Dr Walter H. Kaye, co-auteur. 

Qu’est-ce que la médecine psychédélique ? 

Cette étude appartient à la catégorie des recherches en médecine psychédélique. Celle-ci repose sur l’utilisation de psychotropes pour prendre en charge des maladies psychiques. "La recherche sur les psychédéliques dans le domaine de la psychiatrie est née aux États-Unis dès la fin des années 1940, et a été très prolifique jusqu’au milieu des années 1960, raconte l’Inserm. Mais après l’interdiction, en 1970, des drogues récréatives outre-Atlantique, elle a sérieusement marqué le pas." Depuis environ vingt ans, des scientifiques s’y intéressent à nouveau pour trouver des alternatives thérapeutiques pour soigner les troubles mentaux. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, huit personnes sur dix souffrent d’un trouble mental dans le monde. 

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