Il ne s’agit pas encore de psychose mais d’une curiosité mêlée d’anxiété, rapporte le journaliste de l’AFP. Après la dengue, les Martiniquais sont confrontés à l’arrivée du chikungunya. Le 20 décembre dernier, l’Agence régionale de santé faisait état de deux premiers cas ; en début de semaine, 24 étaient confirmés et 8 recensés comme probables.
Mais au-delà des chiffres bruts, c’est la progression de cette maladie tropicale qui inquiète la population. En une semaine, le nombre de cas a doublé. « On n'a plus beaucoup de gens qui nous demandent s’ils ont la dengue mais les gens sont inquiets par rapport au chikungunya, remarque le Dr Elodie Gachet-Legrand en charge des consultations d'urgence de la clinique Saint-Paul. Dès qu’ils présentent un syndrome fébrile, ils viennent assez vite en consultation ».
Une angoisse liée également au fait que les habitants découvrent un virus qui n’avait pas sévi sur l’île auparavant. Voilà pourquoi les autorités sanitaires sont bien embarrassées pour mesurer l’ampleur de l’épidémie. « Nous ne disposons pas de données antérieures qui nous permettraient d’établir des modèles mathématiques avec des seuils épidémiques », explique à l’AFP Jacques Rosine, épidémiologiste à la CIRE (cellule interrégionale d'épidémiologie) Antilles Guyane.
Pour l’heure, les professionnels du tourisme n’ont pas enregistré d’annulations de réservations. Mais ceux qui ont connu l’épidémie à la Réunion sont particulièrement attentifs. « Si on a ce phénomène en Martinique, prédisent-ils, ce sera catastrophique ».