« Les médecins sont maîtres chez eux ! » C'est en ces termes que débute la contre-attaque des médecins libéraux à la suite de leur mise en cause dans la dernière enquête de l'UFC Que Choisir. Après avoir épluché 3500 prospectus dans les salles d'attente de généralistes, l'association de consommateurs tirait le constat suivant. « On trouve plus de publicités que d'informations santé dans les cabinets médicaux. »
D'après les enquêteurs, seules 40 % des brochures récoltées émanent d’acteurs institutionnels (Assurance maladie, autorités sanitaires...) ou associatifs (associations de patients, sociétés savantes des professionnels de santé...) A contrario, 53 % des documents présents dans les salles d’attente des médecins servent directement des intérêts commerciaux. Une accusation que la Confédération des Syndicats Médicaux Fraçais (CSMF), le principal syndicat de médecins, ne tolère pas.
La CSMF estime que « cette nouvelle attaque en règle contre les médecins libéraux, survient après la diffusion de chiffres grossièrement truqués sur les prétendus "dépassements d’honoraires", est totalement déplacée et hors de propos. »
En effet, d'après le syndicat, la plupart des dépliants et prospectus mis à la disposition des patients dans les salles d’attente des cabinets des médecins libéraux, comme d’ailleurs des salles d’attente des établissements publics hospitaliers, sont des documents émanant des autorités sanitaires, dont la HAS, la Direction Générale de la Santé, des ARS, ainsi que de l’Assurance Maladie, et parfois même de certaines associations de patients. « Ces documents participent à l’information des patients et, pour certains, relèvent de l’éducation thérapeutique », explique-t-il. Et surtout, la Confédération rappelle qu' « il appartient à chaque médecin de déterminer ce qu’il souhaite diffuser dans sa salle d’attente. »
Par ailleurs, concernant les « prétendues » publicités retrouvées dans les salles d'attente, la CSMF interpelle directement l'association de consommateurs, « l’UFC-Que choisir, qui cherche à tout régenter, veut-elle aussi imposer la censure des pages de publicité contenues dans les journaux et magazines proposés dans les salles d’attente ? »
Enfin, à l'avenir, la CSMF conseille à l’UFC-Que choisir d’arrêter là son intrusion dans les cabinets médicaux, « il est hors de question que, demain, il se permette de définir la couleur des peintures, la forme des chaises ou les espèces de plantes vertes autorisées, dans le but de se faire de la publicité, conclut-elle.