La recherche sur le cancer du sein triple négatif avance. Des chercheurs de l’université du Kentucky, au Royaume-Uni, ont découvert le rôle spécifique d’une protéine dans la résistance aux traitements. Dans la revue spécialisée Molecular Cancer, ils expliquent que NAC1 aide les cellules cancéreuses et modifie la réponse du système immunitaire.
Comment la protéine NAC1 est-elle impliquée dans la résistance aux traitements ?
Au cours de ses travaux, l’équipe de recherche a constaté que dans les tumeurs ayant des niveaux élevés de NAC1, les cellules souches cancéreuses sont renforcées. Selon les auteurs, cela les rend "plus susceptibles de résister au traitement et de se propager à d'autres parties du corps". Cette protéine a aussi des effets sur des cellules immunitaires, appelées "suppressives dérivées du myéloïde (MDSC)" : cela peut favoriser la croissance tumorale en protégeant les cellules cancéreuses de l'attaque du système immunitaire.
Protéine NAC1 : une future cible thérapeutique pour traiter le cancer du sein triple négatif
"Ces résultats pourraient ouvrir de nouvelles portes pour le traitement des patientes atteintes d'un cancer du sein triple négatif", estiment les auteurs principaux de l'étude Xia Liu et Jinming Yang. Ils sont membres du département de toxicologie et de biologie du cancer du UK College of Medicine. Ces travaux pourraient aider à mettre au point de nouvelles stratégies thérapeutiques pour bloquer l’action de la protéine NAC1 en restaurant la capacité du système immunitaire à reconnaître et à lutter contre les cellules cancéreuses. "Cette étude montre que NAC1 est une cible thérapeutique prometteuse pour éradiquer simultanément les cellules souches cancéreuses et atténuer l'évasion immunitaire", développent-ils.
Le cancer du sein triple négatif, une forme agressive de la maladie
Ces résultats ont une importance particulière : le cancer du sein triple négatif est une forme agressive de la maladie, avec des options thérapeutiques limitées. "Les cancers du sein dits ‘triple négatifs’ constituent un groupe de tumeurs caractérisées par l'absence de récepteurs hormonaux (progestérone et oestrogènes) et de la protéine HER2 à la surface de leurs cellules, indique l’Institut Roche. Ils ne sont donc pas éligibles aux traitements ciblant ces trois types de marqueurs." Cette forme de la maladie représente entre 10 et 15 % des cas de cancer du sein.