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Virus respiratoire syncytial (RSV)

Grossesse : quel est le meilleur moment pour faire le vaccin contre la bronchiolite ?

Par Sophie Raffin

Selon une étude menée par des chercheurs du Mass General Brigham, se faire vacciner contre le virus respiratoire syncytial (VRS), responsable de la bronchiolite des nourrissons, au début de la fenêtre recommandée offre une meilleure protection au bébé.

RossHelen/istock
Il est recommandé aux femmes enceintes de se faire vacciner contre le virus respiratoire syncytial entre la 32e et la 36e semaine de grossesse afin que leur bébé soit protégé contre la bronchiolite.
Une étude montre que le transfert d'anticorps et la protection sont les plus optimaux si l'injection est faite à la 32e semaine de grossesse.
Les chercheurs recommandent ainsi aux futures mamans une vaccination précoce.

Pour protéger les nouveau-nés contre la bronchiolite jusqu'à six mois, il est recommandé aux futures mamans de recevoir le vaccin Abrysvo au 8e mois de grossesse, plus précisément entre les 32e et 36e semaines d’aménorrhée. Des chercheurs du Mass General Brigham ont voulu déterminer quel était le moment le plus optimal parmi cette période.

Leurs travaux, publiés dans l’American Journal of Obstetrics & Gynecology, suggèrent qu’une vaccination plus près de la 32e semaine pourrait offrir la meilleure protection aux bébés contre le VRS.

Vaccination maternelle contre le VRS : un meilleur transfert placentaire à 32 semaines de grossesse

Dans le cadre de sa recherche, l’équipe a récupéré le cordon ombilical après l'accouchement de 124 femmes qui ont reçu le vaccin contre le VRS au cours des 32e à 36e semaines de grossesse. Ils ont également pu réaliser des prélèvements sanguins chez 29 nourrissons de ces mères alors qu’ils avaient 2 mois. Les scientifiques ont mesuré le taux d’anticorps anti-VRS dans l’ensemble de ces échantillons.

Ils ont constaté que la vaccination maternelle contre le VRS au moins 5 semaines avant l’accouchement (soit 32 semaines) entraînait le transfert le plus efficace des anticorps maternels à travers le placenta jusqu’au nouveau-né.

En parallèle, les chercheurs ont aussi comparé les taux d'anticorps anti-VRS dans le sang maternel et le cordon ombilical des mères ayant eu l’injection et celles non vaccinées. "La vaccination maternelle contre le VRS a entraîné des taux d'anticorps anti-VRS maternels et du cordon ombilical significativement plus élevés et plus durables", assurent les auteurs de l’étude dans leur communiqué.

Vaccin Abrysvo : le plus tôt possible pour mieux lutter contre la bronchiolite

"Ces travaux fournissent des données indispensables pour guider les médecins dans leurs conseils sur le moment d’administration du vaccin contre le VRS pendant la grossesse", explique l’auteure principale Dr Andrea Edlow. "Nos résultats suggèrent qu’une vaccination plus précoce dans le délai approuvé permet le transfert placentaire le plus efficace des anticorps au nouveau-né. Ils peuvent également avoir des implications sur le moment où l’anticorps monoclonal contre le VRS, le Nirsevimab (Beyfortus®, NDLR), doit être administré aux nouveau-nés. Des recherches similaires devraient être menées pour d’autres vaccins administrés pendant la grossesse."

Toutefois, pour bien évaluer encore plus précisément la protection apportée aux bébés par le vaccin Abrysvo, les chercheurs ajoutent qu’il faudrait réaliser des travaux supplémentaires. Ils proposent, par exemple, d’étudier la quantité minimale de transfert d’anticorps nécessaire pour protéger adéquatement les petits ou encore déterminer si le lait maternel de mères vaccinées contre le VRS confère une protection supplémentaire.