- Une séance de cryostimulatiton consistait en une exposition au froid de cinq minutes dans une chambre refroidie à -90 °C.
- Les volontaires qui l'ont fait 5 jours consécutifs, ont présenté une amélioration de leur sommeil et leur humeur.
- Les femmes ont eu des bénéfice plus marquées que les hommes.
Après d’importants efforts ou les compétitions, de nombreux sportifs professionnels misent désormais sur la cryostimulation. Mais cette méthode, qui consiste à exposer le corps à un froid intense pendant 2 à 4 minutes, ne serait pas uniquement bonne pour accélérer la récupération musculaire et réduire les douleurs, selon l’université de Montréal.
Des travaux menés par Olivier Dupuy, spécialiste des sciences de l’activité physique, assurent que des séances quotidiennes de cryostimulation du corps entier permettraient d’améliorer la qualité du sommeil – et d’agir sur l’humeur – des jeunes adultes.
Cryostimulation et sommeil : plus de bénéfices chez les femmes
Afin d’évaluer les effets de la thérapie par froid intense, les chercheurs ont réuni 20 personnes en bonne santé (9 femmes et 11 hommes) âgées en moyenne de 23 ans. Ces volontaires devaient participer à une séance quotidienne de cryostimulation pendant cinq jours consécutifs. Ils étaient alors exposés à une température de -90°C durant cinq minutes. "Tous portaient des sous-vêtements ou un maillot de bain, des chaussettes, des chaussures de type Crocs, des mitaines et un bonnet pour protéger leurs extrémités du froid intense", précise le chercheur dans un communiqué.
Après la séance, les volontaires pouvaient vaquer à leurs occupations habituelles. La seule consigne donnée était d’éviter de boire de l’alcool ou faire de l’exercice jusqu’au coucher. Lorsqu’ils allaient au lit, ils devaient porter un bandeau équipé de capteurs d’activité cérébrale, un actimètre au poignet et un moniteur de fréquence cardiaque. Ces trois appareils mesuraient différentes données physiologiques pendant la nuit. Les participants ont dû aussi remplir des questionnaires tous les matins sur la qualité perçue de leur sommeil. Pour isoler l’effet de la cryostimulation, l’équipe a également surveillé cinq nuits consécutives où il n'y avait pas eu de thérapie par le froid organisée.
Les résultats de l'étude, publiée dans la revue Cryobiology, montrent qu'une seule séance de cryostimulation ne suffit pas à améliorer le sommeil. Il en faut 5 consécutives. À ce moment-là, les scientifiques ont remarqué une augmentation significative de la durée du sommeil à ondes lentes lors des nuits suivant l’exposition au froid intense, comparativement aux nuits sans séance. "Le sommeil à ondes lentes, considéré comme la phase la plus réparatrice du sommeil, s’est accru en moyenne de 7,3 minutes lors des deux premiers cycles du sommeil", précisent les auteurs.
Autre observation : les femmes tirent plus de bénéfices des températures négative, selon les mesures de la qualité de sommeil perçue. Ils se font ressentir à partir de 3 à 4 nuits. "Sur une échelle de 1 à 5, leur score est passé de 3,4 sans cryostimulation en moyenne à 3,9 avec cryostimulation. Leur niveau d'anxiété perçu, évalué sur une autre échelle, a quant à lui diminué de 43 à 38 points."
Froid intense : une solution pour booster la santé ?
Si ces améliorations peuvent sembler modestes, elles restent très intéressantes pour Olivier Dupuy. "Puisque notre étude porte sur des gens qui dorment bien en général, nous croyons que la cryostimulation pourrait être encore plus bénéfique pour les personnes qui ont des problèmes de sommeil", avance l’expert.
"Pour les athlètes de haut niveau, cela pourrait améliorer la récupération, tandis que pour la population générale la cryostimulation pourrait aider les personnes qui souffrent d'inflammation chronique, ou même celles atteintes de démence légère, en combinaison avec de l'exercice physique", note-t-il.
D’après lui, cette approche thérapeutique est susceptible de trouver sa place dans l’arsenal clinique contre les troubles du sommeil et d'autres soucis de santé. Il précise d’ailleurs que les séances de cryostimulation sont déjà remboursées par la Sécurité sociale dans certains pays, comme la Pologne.