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Alimentation

Obésité, diabète : un défaut génétique, la clé pour nous empêcher d'avoir envie de sucreries ?

Les personnes présentant un défaut génétique dans leur capacité à digérer le saccharose mangent moins de gâteaux et de bonbons, ce qui aiderait à réduire la consommation de sucre.

Obésité, diabète : un défaut génétique, la clé pour nous empêcher d'avoir envie de sucreries ? Prostock-Studio/iStock




L'ESSENTIEL
  • Le gène sucrase-isomaltase est lié à notre capacité à digérer le saccharose, soit le "sucre de table" dans le langage courant.
  • Au Groenland, les personnes présentant une variation génétique consomment beaucoup moins de gâteaux, de pâtisseries, de bonbons, de chocolat ou encore de boissons sucrées.
  • Au Royaume-Uni, les adultes ayant un gène sucrase-isomaltase défectueux et partiellement fonctionnel apprécient moins les aliments sucrés.

"L'excès de calories provenant du sucre est un facteur reconnu d'obésité et de diabète de type 2. Au Royaume-Uni, les sucres libres, tels que le saccharose, représentent 9 à 12 % des apports alimentaires, et 79 % de la population consomme jusqu'à trois en-cas sucrés par jour. Parallèlement, des défauts génétiques dans la digestion du saccharose ont été associés au syndrome du côlon irritable, un trouble fonctionnel courant qui touche jusqu'à 10 % de la population", a déclaré Peter Aldiss, chercheur à la faculté de médecine de l'université de Nottingham (Angleterre).

Une variation du gène sucrase-isomaltase réduit la consommation et l’envie de sucre

Dans une étude, publiée dans la revue Gastroenterology, le scientifique et son équipe ont voulu savoir s’il existait un lien entre ces défauts génétiques et la consommation d’aliments sucrés. Pour cela, elle a, dans un premier temps, observé les comportements alimentaires des souris dépourvues du gène sucrase-isomaltase (SI) lorsque des produits riches en saccharose leur ont été donnés. "Un gavage oral au saccharose chez ces animaux était associé à des altérations de la concentration plasmatique des peptides appétitifs post-ingestifs, le glucosedependent insulinotropic polypeptide (GIP) et le glucagon-like peptide 1 (GLP-1), qui peuvent altérer l'appétit et la satiété", peut-on lire dans les travaux. Ainsi, les rongeurs présentaient une réduction rapide de leur consommation de saccharose et de leur préférence.

Ensuite, dans le cadre d’une deuxième analyse, l’équipe a exploré les différences dans les habitudes alimentaires humaines, en évaluant l'apport alimentaire dans deux cohortes basées sur la population impliquant 6.000 adultes au Groenland et 134.766 personnes provenant de la UK BioBank. "Dans la population groenlandaise, nous avons profité de la présence d'une variation du gène sucrase-isomaltase relativement courante, que nous avons étudiée en relation avec des questionnaires d'apport alimentaire", ont précisé les chercheurs. Selon les résultats, les participants ayant une incapacité totale à digérer le saccharose au Groenland consommaient beaucoup moins de gâteaux, de pâtisseries, de bonbons, de chocolat ou encore de boissons sucrées. En revanche, les Britanniques ayant un gène sucrase-isomaltase défectueux et partiellement fonctionnel aimaient moins ces aliments riches en saccharose.

Santé digestive et métabolique : vers des thérapies ciblant le gène sucrase-isomaltase ?

"À l'avenir, la compréhension de la manière dont les défauts du gène sucrase-isomaltase agissent pour réduire la consommation et la préférence pour le saccharose alimentaire facilitera le développement de nouvelles thérapies pour aider à réduire la consommation de saccharose à l’échelle de la population afin d’améliorer la santé digestive et métabolique", a conclu Peter Aldiss.

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