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Déclin cognitif

Alzheimer : qu’est-ce que le Leqembi, ce nouveau traitement approuvé par l’Europe ?

Par Stanislas Deve

L’Agence européenne des médicaments vient de valider la commercialisation d’un nouveau traitement contre le déclin cognitif pour les patients en début de maladie d'Alzheimer.

Ildar Imashev / istock
L’Agence européenne des médicaments (EMA) vient d’approuver le Leqembi, un traitement visant à ralentir le déclin cognitif des patients en début de maladie d'Alzheimer.
Initialement rejeté en juillet en raison de risques d’effets secondaires graves, le traitement est désormais autorisé pour des patients présentant un risque faible d’hémorragie cérébrale, c’est-à-dire ceux avec une ou aucune copie du gène ApoE4.
Développé par les sociétés Eisai et Biogen, le Leqembi est déjà disponible aux États-Unis, au Japon, en Chine et au Royaume-Uni.

L’Agence européenne des médicaments (EMA) a approuvé, jeudi 14 novembre, la mise sur le marché d’un traitement très attendu par les patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Ce médicament, commercialisé sous le nom de Leqembi, vise à réduire le déclin cognitif, mais il n’est destiné qu'à certains patients dans des stades précoces de la maladie. Cette décision marque un changement de cap pour l’EMA, qui avait initialement refusé son autorisation en juillet, estimant que les risques dépassaient les bénéfices.

Un médicament qui réduit les plaques amyloïdes dans le cerveau

Après un réexamen approfondi, le comité des médicaments à usage humain de l'EMA a annoncé que "les bénéfices l’emportent sur les risques dans une population restreinte de patients", selon un porte-parole de l'agence. Concrètement, le Leqembi sera accessible aux patients présentant "des troubles cognitifs légers" (troubles de la mémoire et de la pensée) ou une "démence légère" dus à la maladie d’Alzheimer.

A noter que seuls ceux présentant un risque réduit d'hémorragies cérébrales – les individus ayant une ou aucune copie du gène ApoE4, un gène qui accroît le risque de cette maladie – pourront bénéficier de ce traitement, afin de minimiser les dangers liés au traitement. Ces patients sont en effet moins susceptibles de souffrir de certains problèmes de santé graves que ceux possédant deux copies du gène.

Mis au point par le laboratoire japonais Eisai en collaboration avec le géant américain Biogen, le Leqembi, aussi appelé lecanemab, a été conçu pour réduire les plaques amyloïdes dans le cerveau, des accumulations toxiques qui perturbent les neurones et contribuent à la perte de mémoire caractéristique d’Alzheimer. Bien que les causes exactes de la maladie demeurent floues, ces plaques sont l’une des cibles privilégiées des nouvelles thérapies, car elles semblent jouer un rôle clé dans la dégénérescence neuronale. Or les résultats des essais cliniques sont prometteurs, avec une réduction de ces plaques chez les patients traités par le Leqembi, administré par intraveineuse toutes les deux semaines.

Rendre les traitements contre l’Alzheimer plus accessibles

Cette approbation européenne fait suite à des décisions similaires à l’international. Aux États-Unis, ce traitement avait déjà reçu le feu vert en janvier 2023, suivi par le Japon et la Chine, et plus récemment par le Royaume-Uni en août. Cette adoption mondiale témoigne de l'espoir immense que suscite ce traitement auprès des familles et des patients touchés par Alzheimer, une maladie qui frappe des millions de personnes dans le monde. Mais elle souligne également la nécessité de poursuivre les efforts pour développer des thérapies plus accessibles et sans risques pour l’ensemble des patients.