Ces dernières semaines, on a régulièrement entendu parler du médicament contre l’obésité, Wegovy (sémaglutide), commercialisé en France depuis octobre dernier. L’utilisation initiale de cet agoniste du glucagon-like peptide 1 (GLP-1), dont le prix a été fixé librement par le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk et n’est pas prise en charge par l’Assurance Maladie, est détournée à des fins esthétiques. En effet, des personnes pour qui ce traitement n’est pas indiqué, c’est-à-dire n’étant pas en situation d’obésité ou de surpoids qui n’ayant pas de problème de santé liés au poids, y ont recours pour perdre quelques kilos. Problème : "ces mésusages peuvent entraîner des effets indésirables parfois graves", a rappelé l’Agence nationale du médicament (ANSM) dans un communiqué publié le 13 novembre.
Comme le Wegovy, le Mounjaro n’est, pour l’heure, pas remboursé par l’Assurance Maladie
Par la même occasion, elle a annoncé qu’un nouveau médicament était désormais autorisé à la vente dans l’Hexagone. Il s’agit du traitement Mounjaro (tirzépatide), qui a été initialement développé contre le diabète. "Commercialisé depuis novembre 2024", cet "agoniste du GLP-1 (glucagon-like peptide 1) et du GIP (polypeptide insulinotrope dépendant du glucose) est indiqué dans le traitement de l’obésité." Tout comme le Wegovy, son prix est fixé par le laboratoire américain Eli Lilly. Ainsi, il peut "varier d’une pharmacie à l’autre", mais l’entreprise, interrogé par Le Parisien, a conseillé de le vendre "autour de 275 euros pour un mois de traitement pour les dosages de 2,5 mg et 5 mg." Pour l’heure, le médicament n’est pas remboursé. Cependant, la Haute Autorité de Santé a recommandé sa prise en charge dans des conditions précises et actuellement, elle attend de négocier avec le laboratoire pour fixer un prix définitif.
Obésité : le Mounjaro doit être prescrit en deuxième intention et que par certains spécialistes
Le Mounjaro est soumis aux mêmes conditions de prescription et de délivrance que les autres aGLP-1. Seuls les médecins spécialistes en endocrinologie-diabétologie-nutrition ou compétents en nutrition (à savoir titulaire d’un DESC, d’une FST ou d’une VAE de nutrition) peuvent le prescrire à une personne, âgé de moins de 65 ans, ayant un indice de masse corporel (IMC) initial supérieure ou égale à 35 kg/m2. Ce médicament doit être utilisé uniquement en deuxième intention, en cas d’échec de la prise en charge nutritionnelle et en association à un régime hypocalorique et à une activité physique. "Les renouvellements peuvent être réalisés par tout médecin. (…) Ces recommandations seront réévaluées au regard de l’évolution de la situation", a conclu la HAS.