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Bilan

Natalité : les chiffres en France n’ont jamais été aussi bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale

Par Geneviève Andrianaly

En 2023, les naissances ont reculé de 6,6 % par rapport à 2022. Selon une étude de l’Insee, il s’agit de la baisse la plus forte depuis la fin du baby-boom.

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En 2023, 677.800 enfants sont nés en France, soit 6,6 % de moins qu’en 2022. Cette diminution est la plus forte "depuis la fin du baby-boom au milieu des années 1970."
La baisse des naissances en 2023 concerne les mères de tous âges, y compris celles de 35 ans ou plus, pour lesquelles le nombre de naissances augmentait précédemment.
Dans les zones rurales, épargnées pendant la période de crise sanitaire, les naissances reculent à nouveau.

L’an dernier, 677.803 bébés sont nés dans l’Hexagone, dont 639.533 en France métropolitaine. D’après un récent rapport de l’Insee, cela représente une baisse de 48.200 naissances par rapport à 2022, soit un déclin de 6,6 %, après 2,2 % de nourrissons en moins entre 2021 et 2022, "sachant que 2021 avait été marquée par un rebond" de la natalité. "Il s’agit d’une diminution d’une ampleur inédite depuis la fin du baby-boom au milieu des années 1970", peut-on lire dans l’étude. Plus précisément, les données montrent que les chiffres liés aux naissances n’ont jamais été aussi bas depuis 1944, soit la fin de la Seconde Guerre mondiale. Même en 1983 et 1993, des années de fort repli dans un contexte de mauvaise conjoncture économique, la baisse avait été moins forte (respectivement ‑5,8 % et ‑4,3 %).

Natalité : les mères les plus âgées sont aussi concernées

Selon les travaux, le déclin des naissances entre 2022 et 2023 concerne les mères de tous âges, y compris les plus âgées (‑ 4,2 % pour les mères âgées de 35 à 39 ans et ‑ 5,0 % pour celles âgées d’au moins 40 ans). Sur les neuf premiers mois de l’année 2024, les naissances continuent de diminuer pour les mères de 35 à 39 ans, tandis qu’elles se stabilisent pour celles d’au moins 40 ans. Du côté des femmes de 25 à 34 ans, âges auxquels le taux de fécondité est plus élevé, les naissances reculent plus qu’en moyenne, plus précisément de - 7,4 % pour celles âgées de 25 à 29 ans et ‑ 8,6 % pour les mères âgées de 30 à 34 ans. Cette baisse de 2023 est nettement plus prononcée que celle observée en moyenne chaque année depuis 2010. Enfin, pour les mères de moins de 25 ans, les naissances continuent de diminuer en 2023.

Une reprise de la baisse des naissances dans les zones rurales

Entre 2022 et 2023, les naissances baissent dans tous les types de communes de résidence de la mère. Une diminution est plus marquée dans les communes rurales, qui concentrent environ un quart des naissances et étaient les seules à ne pas avoir vu leur nombre de naissances baisser entre 2019 et 2022. Dans les grands centres urbains (Paris ou hors Paris), le déclin des naissances entre 2022 et 2023 est légèrement plus faible que sur l’ensemble du territoire. "Au total, sur l’ensemble de la période de 2015 à 2023, les naissances diminuent avec une ampleur comparable quel que soit le type de commune", indique le rapport.

"Un recul de la fécondité" et "une diminution du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants"

La France n’est pas la seule touchée par cette diminution des naissances. En effet, l’Insee signale qu’entre 2019 à 2023, le taux a baissé de 12 % dans l’ensemble de l’Union européenne. "Dans la quasi-totalité des pays de l’UE, et plus particulièrement dans les pays du nord, cette baisse des naissances traduit avant tout un recul de la fécondité. Dans les pays du sud et de l’est de l’UE, elle provient aussi d’une baisse du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants : depuis 2019, le nombre de femmes âgées de 15 à 49 ans diminue dans ces pays, alors qu’il est stable dans l’UE de l’ouest et du nord."