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Neurologie

Maladie de Parkinson : quel est le rôle de la dopamine dans les tremblements ?

Par Joséphine Argence

Des chercheurs ont constaté un lien entre la dopamine et les tremblements chez les personnes atteintes par la maladie de Parkinson.

Chinnapong/IStock
Les symptômes de la maladie de Parkinson sont les tremblements, la lenteur des mouvements ainsi que la raideur musculaire.
La maladie de Parkinson induit une dégénérescence progressive des neurones à dopamine, qui participent à la coordination des mouvements.
Une récente étude a observé une corrélation entre la fonction dopaminergique et la sévérité des tremblements.

Près de 167.000 personnes sont touchées par la maladie de Parkinson en France, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Cette pathologie se caractérise généralement par des tremblements, une lenteur des mouvements ainsi qu’une raideur musculaire.

À l’heure actuelle, la prise en charge repose principalement sur l’administration de dopamine, "afin de compenser les effets liés à la neurodégénérescence". En effet, la maladie de Parkinson "provoque en premier lieu par une dégénérescence progressive des neurones à dopamine au niveau cérébral", selon l’Inserm. Ce neurotransmetteur permet la communication au sein du système nerveux et joue un rôle clé dans la coordination des mouvements.

Des niveaux plus élevés de dopamine chez les patients présentant des tremblements

Une récente recherche de la Fondation Champalimaud (Portugal) a cependant constaté que la dopamine préservée dans certaines régions du cerveau pourrait contribuer à accentuer les tremblements, en particulier au repos. "Paradoxalement, nous avons découvert que les patients qui présentent des tremblements ont plus de dopamine préservée dans le noyau caudé, une partie du cerveau importante pour la planification des mouvements et la cognition (…) Cela remet en question notre compréhension traditionnelle de la relation entre la perte de dopamine et les symptômes de la maladie de Parkinson", a expliqué Marcelo Mendonça, l'un des principaux auteurs de l’étude et neurologue à la Fondation Champalimaud.

Au cours de ces travaux parus dans la revue npj Parkinson's Disease, les chercheurs ont utilisé les données de plus de 500 patients provenant du Centre clinique Champalimaud et de bases de données publiques. Cet ensemble de données diverses comprenait des évaluations cliniques, des scanners DaT, pour visualiser les neurones dopaminergiques, et des capteurs de mouvement portables, qui mesurent avec précision l'intensité des tremblements.

Un lien observé entre la fonction dopaminergique et la sévérité des tremblements

"À première vue, les patients avec et sans perte de dopamine dans le noyau caudé semblent similaires. Cependant, les capteurs révèlent des différences subtiles dans les oscillations des tremblements que les échelles d'évaluation clinique traditionnelles pourraient ne pas voir (…) En combinant les données d'imagerie avec les mesures de ces capteurs, nous avons observé un lien clair entre la fonction dopaminergique dans le noyau caudé et la sévérité globale du tremblement au repos", a décrit Pedro Ferreira, co-auteur de l’étude et neuroscientifique.

Autre conclusion de l’étude : plus la dopamine est préservée dans le noyau caudé d'un côté du cerveau (chaque hémisphère a son propre noyau caudé), plus les tremblements sont importants du même côté du corps. En temps normal, chaque côté du cerveau contrôle les mouvements du côté opposé du corps. Face à ce constat inattendu, les chercheurs ont émis deux hypothèses : cet effet du "même côté" pourrait être induit par la dopamine généralement plus élevée dans les deux noyaux caudés des patients souffrant de tremblements ou par la manière inégale dont la maladie de Parkinson affecte chaque côté du cerveau.