Une étude internationale, publiée dans la revue Nature Communications, révèle que la forme du cœur, influencée par des facteurs génétiques, pourrait jouer un rôle clé dans l’évaluation des risques de maladies cardiovasculaires. Ces travaux, menés par des chercheurs de plusieurs institutions britanniques, dont l'Université Queen Mary et le King’s College de Londres, offrent de nouvelles perspectives sur la santé cardiaque et sa prévention.
Une approche inédite grâce à l’imagerie 3D
Contrairement aux études précédentes, qui se concentraient sur la taille et le volume des chambres cardiaques, cette recherche a exploré la forme des ventricules droit et gauche à l’aide d’IRM de cœurs en 3D. Ces données, issues de plus de 40.000 participants à la UK Biobank, ont permis d’identifier "onze dimensions de forme décrivant les principales variations de la forme du cœur".
Grâce à l’intelligence artificielle et à l’apprentissage automatique, les chercheurs ont découvert 45 régions du génome associées à ces formes spécifiques, dont 14 étaient inconnues jusqu’alors. "Ces résultats montrent comment la génétique influence la structure cardiaque et offrent une nouvelle méthode pour prédire les risques individuels de maladies cardiovasculaires, plus tôt et avec plus de précision", explique le Dr Richard Burns, statisticien généticien, dans un communiqué.
Ce n’est pas la première fois qu’une étude pointe l’influence de la forme du cœur sur l’apparition de maladies cardiaques : en 2023, des chercheurs avaient mis en évidence qu’une légère hausse de la sphéricité du ventricule gauche – autrement dit une rondeur accrue du cœur – pouvait augmenter de 47 % le risque de développer une cardiomyopathie, une fibrillation auriculaire ou une insuffisance cardiaque. "C’est un marqueur pour les personnes à haut risque", notaient les scientifiques.
Mieux prévenir les maladies cardiovasculaires
Alors que les maladies cardiovasculaires restent l'une des principales causes de mortalité dans le monde, cette nouvelle étude ouvre des perspectives inédites en matière de recherche en cardiologie. Selon la professeure Patricia Munroe, qui a participé aux travaux, "l’analyse de la forme du cœur ajoute une nouvelle dimension à notre compréhension des risques génétiques, complétant les mesures cliniques classiques". Ces avancées, encore en phase exploratoire, pourraient en effet permettre une détection plus précoce et personnalisée des risques, offrant aux cliniciens un outil supplémentaire pour prévenir ces pathologies. Ce qui représente donc un espoir de taille pour des millions de patients à travers le monde.