En France, on estime que la consommation d’alcool est responsable de 49.000 décès par an, selon les chiffres du ministère de la Santé et de l’Accès aux soins. Outre les risques directement liés à la consommation d’alcool, est-ce que le type de boisson alcoolisée que nous buvons pourrait avoir un lien avec notre hygiène de vie ? C’est en tout cas ce que suggère une récente étude publiée dans la revue Nutrients.
Les buveurs de bière plus à risque de sédentarité
Au cours de la recherche, l’équipe de la Tulane School of Medicine de La Nouvelle-Orléans (États-Unis) a mené une enquête auprès de 1.900 adultes américains ayant déclaré consommer de l’alcool. Les scientifiques ont comparé la qualité du régime alimentaire des participants qui consommaient uniquement de la bière (38,9 %), uniquement du vin (21,8 %), uniquement des spiritueux (18,2 %) ou une combinaison de types d'alcool (21 %). Ils ont ensuite mesuré les habitudes alimentaires autodéclarées avec le Healthy Eating Index, un outil qui permet d’évaluer la qualité de l’alimentation par rapport aux recommandations de santé publique.
Selon Madeline Novack, auteure principale de l’étude et résidente en chef en médecine interne de la Tulane School of Medicine, aucun des groupes évalués n’a atteint le score de 80 points, qui est considéré comme un régime alimentaire adéquat sur l'indice d'alimentation saine de 100 points. Néanmoins, ce sont les consommateurs de bière qui ont obtenu le score le plus faible, soit 49. Quant aux buveurs de vin, ils ont obtenu un score de 55.
En plus d’avoir une alimentation de moins bonne qualité, il a également observé que les buveurs de bière étaient moins actifs et plus susceptibles de fumer des cigarettes par rapport aux personnes consommant du vin.
Certains aliments pourraient influencer le choix d’alcool
Plusieurs hypothèses ont été mises pour comprendre ces différences d’hygiène de vie entre les buveurs de bière et de vin. Pour Madeline Novack, la bière est souvent consommée lors d’événements où les aliments disponibles sont riches en graisses et en sucre (chips, produits transformés …). Le vin, en particulier le vin rouge, est plus souvent présent lors de repas composés de viande, de légumes et de produits laitiers.
Autre possibilité : les choix alimentaires influencent le choix de l’alcool consommé. Dans le détail, les aliments frits et salés donnent soif, ce qui peut pousser à consommer de la bière.
Passé une certaine consommation, deux verres par jour pour les femmes et trois verres par jour pour les hommes, l’alcool est un facteur de risque de certaines maladies chroniques comme l’hypertension artérielle, les pathologies du foie (cirrhose) et du pancréas ou les troubles cardiovasculaires. Il est donc primordial de mettre en place des mesures de prévention pour limiter ces risques.