Les personnes qui subissent une intervention chirurgicale ont encore des taux élevés de complications et d'erreurs médicales. C’est ce qu’a récemment révélé une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue The British Medical Journal (BMJ). Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs français et américains ont estimé la fréquence, la gravité et la possibilité de prévenir des événements indésirables associés aux soins périopératoires (de la période précédant l'intervention chirurgicale jusqu'au rétablissement complet), et décrire le contexte et les professions concernés.
Des événements indésirables "majeurs" chez 16 % des patients opérés
Dans le cadre des travaux, ils ont sélectionné au hasard 1.009 personnes, âgées de 18 ans et plus admises dans 11 hôpitaux du Massachusetts pour une intervention chirurgicale en 2018, dans un échantillon aléatoire de 64.121 adultes. Des infirmières ont passé en revue les dossiers des patients et signalé les admissions avec des événements indésirables possibles, qui ont ensuite été jugés par des médecins. Ensuite, ces derniers ont été classés comme "majeurs" s'ils entraînaient un préjudice grave nécessitant une intervention importante ou une récupération prolongée, s'ils impliquaient un événement mettant la vie en danger ou s'ils entraînaient une issue fatale.
Parmi les 1.009 volontaires examinés, des effets indésirables ont été identifiés chez 383 patients, soit 38 %, dont 160 cas majeurs (16 %). D’après les résultats, sur les 593 événements indésirables identifiés, 353 (60 %) étaient potentiellement évitables et 123 (21 %) étaient certainement ou probablement évitables. Les complications les plus fréquentes étaient liées aux procédures chirurgicales (49,3 %), suivies par les événements indésirables médicamenteux (26,6 %), les infections associées aux soins (12,4 %), les événements liés aux soins aux patients, comme une chute ou une escarre (11,2 %) et les réactions aux transfusions sanguines (0,5 %).
Soins périopératoires : un "besoin critique d'une amélioration continue de la sécurité des patients"
Les auteurs ont constaté que la moitié de ces événements se sont produits dans des unités de soins généraux (48 %), suivies des blocs opératoires (26 %), des unités de soins intensifs (13 %), des salles de réveil (3,3 %), des services d'urgence (1,8 %), et d'autres lieux hospitaliers (7,0 %). Les professions les plus souvent impliquées étaient les médecins traitants (90 %), les infirmières (59 %), les résidents (50 %) et les praticiens de niveau avancé (29 %).
"Ces résultats soulignent le besoin critique d'une amélioration continue de la sécurité des patients, impliquant tous les professionnels de la santé des hôpitaux, et non uniquement les chirurgiens, tout au long des soins périopératoires", a conclu l’équipe.
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