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QUESTION D'ACTU

Système immunitaire

La «peur» peut-elle réduire l’inflammation chronique ?

Les expériences de peur récréative, comme un film d’horreur ou une maison hantée, pourraient réduire l’inflammation de l’organisme et renforcer le système immunitaire, selon des chercheurs.

La \ demaerre / istock




L'ESSENTIEL
  • Une étude danoise a examiné l’impact de la peur récréative sur l’inflammation chez 113 participants, grâce à des prélèvements sanguins avant, juste après et trois jours après une expérience de maison hantée.
  • Les résultats montrent que 82 % des participants montrant une inflammation légère (hs-CRP > 3 mg/L) ont vu leurs marqueurs inflammatoires clés diminuer significativement.
  • Ces effets, similaires aux réponses immunitaires observées lors de stress aigu chez les animaux, suggèrent que la peur récréative pourrait préparer le système immunitaire à affronter des traumatismes ou des infections potentielles.

Se faire peur pour mieux se porter ? Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université d’Aarhus, au Danemark, ouvre une nouvelle piste de remède pour le moins surprenante. D’après leurs travaux publiés dans la revue Brain, Behavior and Immunity, les expériences de peur récréative, comme les attractions de maisons hantées, pourraient réduire l’inflammation chez certaines personnes souffrant d’inflammation chronique de faible intensité.

Une peur bénéfique pour le système immunitaire

La peur et le stress aigu sont des mécanismes essentiels à la survie, déclenchant une réponse d’adrénaline connue sous le nom de réponse combat-fuite ("fight or flight" en anglais). Si le stress chronique est associé à une inflammation nuisible, une activation brève et volontaire du système nerveux pourrait, au contraire, stimuler positivement le système immunitaire. C’est cette hypothèse qu’ont explorée les chercheurs.

Pour la tester, les scientifiques ont recruté 113 adultes (69 femmes et 44 hommes, d’un âge moyen de 29,7 ans) pour une visite d’une maison hantée à Vejle, au Danemark. Les participants, exposés à des frissons intenses durant environ une petite heure, ont vu leur fréquence cardiaque monitorée. Ils ont également auto-évalué leur peur sur une échelle de 1 à 9. Par ailleurs, des prélèvements sanguins ont été réalisés avant, immédiatement après, et trois jours après l’événement. L’objectif : mesurer les niveaux de protéine C-réactive à haute sensibilité (hsCRP), un marqueur clé de l’inflammation de l’organisme, ainsi que le nombre de certains globules blancs.

Une réduction des marqueurs inflammatoires

Sur les 22 participants présentant une inflammation de faible intensité (hs-CRP > 3 mg/L) avant l’expérience, 82 % ont montré une réduction significative de leurs marqueurs inflammatoires trois jours après l’exposition à la peur. Leur taux moyen de hs-CRP est passé de 5,7 mg/L à 3,7 mg/L, détaille un communiqué. De plus, une diminution des globules blancs a été constatée dans l’ensemble du groupe, bien que leurs niveaux soient restés dans la normale. Ces résultats s’alignent avec des études animales qui suggèrent que le stress aigu peut préparer le système immunitaire à affronter des traumatismes ou des infections potentielles.

Au-delà des sensations fortes, les activités effrayantes pourraient donc avoir des effets bénéfiques sur le système immunitaire, en particulier pour les personnes souffrant d’inflammations chroniques modérées. Les chercheurs rappellent toutefois que ces effets doivent encore être confirmés par des recherches complémentaires avant d’envisager une quelconque application clinique.

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