Très fréquente dans les élevages, la grippe du porc est une maladie respiratoire virale hautement contagieuse. Cette dernière est généralement bénigne, mais peut être exacerbée ou bien persister au sein d’un élevage, ce qui entraîne des problèmes sanitaires. "Comme tous les virus influenza de type A (IAV), ceux responsables de la grippe chez le porc sont en constante évolution", a signalé l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Pour rappel, ils représentent une menace pour la santé animale mais aussi humaine. En effet, à ce jour, un cas humain de grippe à virus influenza porcin a été détecté chez un éleveur en Bretagne en 2021, selon Santé publique France. En outre, comme les porcs peuvent être également infectés par des virus influenza humains ou aviaires, une co-infection peut faciliter l’émergence de nouveaux virus grippaux dits "réassortants". "En combinant les gènes de plusieurs virus influenza de différentes origines, ils pourraient devenir plus virulents ou faciliter leur transmission à d’autres espèces", a alerté l’Anses.
Un dépistage des animaux dans les élevages et le respect des mesures de biosécurité
Face aux risques des virus influenza de type A, elle a mené une expertise sur les facteurs d’introduction et de persistance de ces agents pathogènes dans un élevage de porcs et de leur transmission entre les porcs et les êtres humains. D’après leur examen, les porcs vivants, en particulier les jeunes truies, constituent la source d’introduction la plus importante. De plus, les mouvements d’animaux entre élevages, entre régions et pays et/ou continents, sont des contributeurs majeurs à la diffusion de ces virus et donc à l’émergence de virus réassortants. "Les êtres humains sont aussi une source très importante d’introduction de virus influenza en élevage de porcs", peut-on lire dans le communiqué de l’Anses.
Afin de réduire les risques d’introduction et de persistance, l’agence recommande d’organiser un dépistage des animaux introduits dans les élevages avant leurs mouvements. Autre conseil : respecter les mesures de biosécurité au quotidien dans les élevages est primordial en particulier lors de l’introduction d’animaux. "La persistance des virus influenza introduits en élevage est fortement conditionnée par le statut immunologique des porcs, la conduite d’élevage dite ‘en bande’, c’est-à-dire avec des animaux de même âge et de même stade physiologique et la structuration des bâtiments notamment celle des circuits d’air."
Grippe porcine : "une plus grande vigilance" est recommandée par l’Anses
En outre, même si le risque de transmission inter-humaine de virus porcins est faible avec les virus qui circulent actuellement, l’autorité sanitaire préconise "une plus grande vigilance" en renforçant la surveillance des virus influenza chez le porc comme chez les êtres humains. "Cela signifie notamment de poursuivre et améliorer les collaborations et les échanges d’information entre tous les acteurs : scientifiques et professionnels (vétérinaires, médecins, éleveurs, etc.)." L’Anses suggère aussi d’étudier la possibilité d’étendre à la grippe porcine le protocole SAGA (Surveillance Active de la Grippe Aviaire), qui vise à détecter précocement des cas de transmission de l’animal à l’humain, afin d’améliorer la réactivité.
Pour les personnes intervenant en élevages porcins, le respect des recommandations de la Haute Autorité de Santé pour la vaccination contre la grippe saisonnière est essentiel. Durant la période de circulation de la grippe saisonnière, les éleveurs et les autres intervenants au contact des porcs doivent aussi porter des équipements de protection individuelle : masques, lunette/visières, gants, etc. Par ailleurs, les Français présentant des symptômes grippaux ne devraient pas entrer dans les élevages.