- Des chercheurs explorent actuellement l’utilisation de l’IA pour diagnostiquer précocement la maladie de Parkinson via l’analyse de la voix. Cette technologie détecte des variations subtiles du ton, de l’articulation et du rythme, signes précoces de la maladie.
- Grâce à des algorithmes d’apprentissage automatique, ces analyses atteignent une précision allant jusqu’à 99 %.
- En plus d’un diagnostic précoce, l’IA pourrait permettre un suivi à distance des patients, réduisant les consultations en personne.
Et si un simple enregistrement vocal permettait de détecter la maladie de Parkinson avant même l’apparition de symptômes visibles ? Cette piste prometteuse est actuellement explorée par une équipe de chercheurs irakiens et australiens, qui soulignent le potentiel des algorithmes d’intelligence artificielle (IA) pour diagnostiquer cette maladie neurodégénérative.
Détecter les signaux invisibles de Parkinson
A ses débuts, la maladie de Parkinson, qui touche plus de 8,5 millions de personnes dans le monde, est souvent signalée par des troubles de la parole. Les patients peuvent se mettre à parler d'une manière plus calme, plus monotone, moins expressive ou plus fragmentée. Puis au fur et à mesure que la maladie progresse, l'enrouement, le bégaiement ou encore la prononciation difficile des mots sont susceptibles d'apparaître.
Cependant, les méthodes traditionnelles de diagnostic de Parkinson restent longues et complexes, retardant la détection précoce et une prise en charge efficace. Les chercheurs de la Middle Technical University (MTU) de Bagdad et de l’Université d’Australie-Méridionale (UniSA) ont présenté, lors de la conférence scientifique Electrical Engineering Techniques Research (EETR) de 2024, une compilation des avancées en IA pour détecter Parkinson via l’analyse de la voix. Selon le professeur Ali Al-Naji, qui a dirigé les travaux, ces techniques pourraient révolutionner le diagnostic précoce des patients.
L’IA s’appuie sur des algorithmes d’apprentissage automatique et profond, entraînés à analyser des données vocales issues de patients atteints de Parkinson et de personnes en bonne santé. Ces modèles d’IA peuvent ainsi identifier des anomalies subtiles, comme "de petites variations dans le ton, l’articulation et le rythme de la voix, associées à une perte de contrôle des muscles vocaux", peut-on lire dans un communiqué. Dans certaines études, ces algorithmes atteignent une précision impressionnante, jusqu’à 99 %.
Améliorer la qualité de vie des patients
Bien que la maladie de Parkinson ne se soigne pas, un diagnostic et une intervention précoces peuvent ralentir l’évolution des symptômes et considérablement améliorer la qualité de vie des patients. Par ailleurs, cela pourrait réduire la nécessité de consultations en personne, en permettant un suivi à distance des patients. Malgré des résultats prometteurs, les chercheurs insistent toutefois sur le besoin d’études supplémentaires sur des populations plus larges et diversifiées pour valider ces approches, encore au stade expérimental.