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Gynécologie

Endométriose, fibromes : les femmes ayant des antécédents pourraient mourir plus vite

Par Geneviève Andrianaly

Les antécédents d'endométriose et de fibromes sont liés à un risque accru de décès prématuré à long terme.

Maryna Auramchuk/iStock
Au cours d’une étude, dont le suivi a duré 30 ans, 4.356 décès prématurés ont été enregistrés chez des femmes ayant des antécédents d'endométriose et de fibromes.
L'endométriose est liée à un risque plus élevé de mortalité non cancéreuse, mais les fibromes utérins sont associés à un risque plus accru de décès dû aux cancers gynécologiques.
"Ces résultats soulignent l'importance pour les prestataires de soins primaires de prendre en compte ces troubles gynécologiques dans leur évaluation de la santé des femmes."

Courants chez les femmes en âge de procréer, l’endométriose et les fibromes utérins augmenteraient le risque de maladies chroniques à long terme, telles que l'hypertension artérielle, les maladies cardiaques et certains cancers, selon de nombreuses recherches. Toutefois, leur effet sur le risque de décès avant l'âge de 70 ans n'est pas encore clairement établi. C’est pourquoi des scientifiques du Brigham and Women's Hospital and Harvard Medical School (États-Unis) ont mené une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue The British Medical Journal (BMJ).

Endométriose : 31 % de risques en plus de décès prématuré

Pour les besoins des recherches, l’équipe s’est appuyée sur les informations fournies par 110.091 femmes, âgées de 25 à 42 ans en 1989, participant à la Nurses' Health Study II. Ces dernières n’avaient aucun antécédent d'hystérectomie avant le diagnostic d'endométriose ou de fibromes, de maladies cardiovasculaires ou de cancer. À partir de 1993 et ensuite tous les deux ans, les volontaires ont signalé tout diagnostic d'endométriose (confirmé par laparoscopie) et de fibromes utérins (confirmé par échographie ou hystérectomie). D'autres facteurs potentiellement influents, tels que l'âge, l'origine ethnique, les antécédents en matière de procréation, la consommation de cannabis et l'utilisation de contraceptifs oraux, la prise régulière d'aspirine ou d'anti-inflammatoires et d'autres questions liées à la santé, ont été pris en compte par les chercheurs.

Au cours des 30 années de suivi, 4.356 décès prématurés ont été enregistrés, dont 1.459 par cancer, 304 par maladies cardiovasculaires et 90 par pathologies respiratoires. Dans l'ensemble, le taux de décès prématuré toutes causes confondues chez les patientes en bonne santé et souffrant d'endométriose confirmée était respectivement de 2,0 et 1,4 pour 1.000 personnes-années. Après avoir pris en compte l’IMC, la qualité de l'alimentation, l'activité physique et le tabagisme, l'endométriose était associée à un risque de décès prématuré 31 % plus élevé, principalement lié aux décès dus aux cancers gynécologiques. Les fibromes utérins n'étaient pas liés aux décès prématurés toutes causes confondues, mais étaient associés à un risque plus élevé de décès dû aux cancers gynécologiques.

"Prendre en compte ces troubles gynécologiques dans l’évaluation de la santé des femmes"

Les auteurs reconnaissent qu'il s'agit de résultats observationnels qui s'appuyaient sur des auto-déclarations, qui peuvent être sujettes à des erreurs, et qui incluaient principalement des professionnels de la santé caucasiens. Les résultats ne peuvent donc pas s'appliquer à d'autres groupes. Cependant, il s’agit d'"une étude de grande envergure avec un suivi régulier sur près de trois décennies. (…) Elle souligne l'importance pour les prestataires de soins primaires de prendre en compte ces troubles gynécologiques dans leur évaluation de la santé des femmes."