- Les troubles affectifs saisonniers (TSA) qui se présentent pendant les mois d'automne et d'hiver, sont liés au manque de soleil.
- Les femmes, les bipolaires et les jeunes adultes font partie des personnes les plus à risque.
- Rendre sa maison la plus lumineuse possible, la luminothérapie et les prises de vitamines font partie des moyens pour limiter la baisse de moral saisonnière.
C’est bien connu. L’automne et l’hiver ne sont pas les saisons les plus douces pour le moral. Le changement d’humeur est si important chez certaines personnes à cette période qu’on lui donne le nom de troubles affectifs saisonniers (TAS).
Trouble affectif saisonnier : comment le reconnaître ?
La raison de ces coups de blues sévères ? Le faible ensoleillement enregistré pendant les mois d’automne et d’hiver. "Le manque de soleil entraîne une diminution de la sérotonine, un neurotransmetteur qui atténue les changements d’humeur", explique le Dr Asim Shah, psychiatre à l’école de médecine de l’université Baylor dans un article de son établissement. "Le TAS survient généralement chez les personnes qui vivent dans des régions où les hivers sont rudes, les journées plus courtes et le soleil est moins présent."
Ces symptômes sont similaires à ceux de la dépression. C’est-à-dire que la personne présente :
- un manque d'intérêt pour les activités appréciées ;
- une irritabilité ;
- une fatigue ;
- des troubles de l’appétit.
La différence avec la dépression ? Les patients ne les présentent que pendant les périodes automnales ou hivernales. Tout le monde peut développer un trouble affectif saisonnier. Toutefois, les professionnels de santé ont remarqué des profils plus à risque :
- les patients souffrant de dépression : 10 à 20 % des personnes touchées peuvent aussi avoir un TAS ;
- les bipolaires : ils présentent un risque accru important ;
- les femmes : le TAS est quatre fois plus fréquent chez elles que chez les hommes ;
- les jeunes adultes : le trouble se manifeste généralement entre 18 et 30 ans.
Le psychiatre précise qu’il n’y a pas de traitement spécifique contre le TAS. Toutefois, plusieurs gestes peuvent réduire les symptômes.
Hiver : comment éviter de souffrir d’une dépression saisonnière ?
Comme le manque de luminosité est l’une des principales cause du trouble affectif saisonnier, le premier conseil du Dr Asim Shah est de veiller à avoir une décoration claire dans la maison et de miser sur le blanc et les couleurs pastel pour les murs, les rideaux, les draps, les coussins….
"Les couleurs claires vous donneront un sentiment d’ouverture qui vous aidera au quotidien", explique le psychiatre. Il ajoute : "les personnes souffrant de dépression ou de trouble affectif saisonnier ne devraient pas se trouver dans une pièce avec des fenêtres, des murs et des rideaux sombres. Des études montrent que des environnements plus lumineux aident à soulager la dépression et l'anxiété".
Il suggère également de privilégier les lampes à lumière vive plus lumineuses que les “traditionnelles”. Si cela ne suffit pas pour réduire les symptômes de dépression saisonnière, il est possible de se tourner vers la luminothérapie. Cela consiste à s’exposer à une lumière blanche, dite à large spectre, comme le rayonnement solaire. Elle est connue pour améliorer le rythme circadien, les troubles du sommeil et la dépression.
"La vitamine D est déficiente pendant les mois d'hiver, car elle est absorbée grâce à la lumière du soleil. Les médecins peuvent donc administrer des suppléments de vitamine D aux patients qui en manquent, ce qui peut améliorer leur humeur générale. Ils peuvent également recommander de la mélatonine pour aider au rythme circadien", indique l’expert dans l'article de son établissement.
Les températures basses incitent à rester au chaud chez soi et à privilégier les activités sédentaires comme la télé et les jeux vidéo. Or l’activité physique est un des meilleurs moyens pour améliorer l’humeur et le sommeil ou encore de gérer son stress. Pour le psychiatre, il faut trouver un moyen d’être plus actif. Par exemple s'inscrire à une salle de gym, faire une balade en forêt, prendre les escaliers plutôt que l'ascenseur, aller chercher son pain à pied…
Si la dépression saisonnière impacte le quotidien ou si elle s’aggrave, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin. "Lorsque les symptômes sont sévères, le TAS peut être traité avec des antidépresseurs à sérotonine, car les personnes souffrent d'un manque de sérotonine pendant les mois d'hiver", souligne le psychiatre.