Près de 7 Français sur 10 considèrent l’Intelligence Artificielle (IA) comme une menace, selon un sondage de l'institut de sondage Odoxa pour la société de cloud computing Oracle publiée en juin 2023. Leurs craintes sont principalement nourries par la peur de impact de cette technologie sur l’emploi, l’information ou encore l’éducation.
Pourtant, les algorithmes peuvent faire beaucoup pour la santé. Un modèle d'apprentissage profond (deep learning), développé à l'Université d'État de Washington (WSU), parvient désormais à identifier le cancer sur une image de biopsie beaucoup plus rapidement, et souvent avec plus de précision, que les professionnels de santé. Cet outil a été présenté en détail dans la revue Scientific Reports, le 5 novembre 2024.
L’intelligence artificielle repère le cancer plus vite qu’un œil humain
Pour développer et entraîner leur algorithme, les scientifiques lui ont fait analyser des images de biopsies de tissus des reins, des testicules, des ovaires et de la prostate de rats et de souris réalisées dans le cadre de recherches portant sur des signes de maladie au niveau moléculaire. Une fois l’outil au point, l’équipe lui a soumis des images de biopsies notamment de tissus mammaires et de ganglions lymphatiques. Les mêmes analyses ont été données à des professionnels de santé.
Résultat : l’IA a non seulement identifié correctement et rapidement les pathologies, mais elle le faisait plus rapidement que des modèles précédents. Elle s’est révélée plus précise et rapide que les médecins, repérant des cas qu’ils avaient manqué.
"Je pense que nous disposons désormais d’un moyen d’identifier les maladies et les tissus plus rapidement et plus précisément que les humains", explique le Pr Lawrence Holder, co-auteur correspondant de l’étude dans un communiqué.
Cancer : un algorithme qui peut accélérer la recherche et le diagnostic
"Ce programme d’apprentissage profond basé sur l’IA a été très, très précis dans l’analyse de ces tissus, indique Michael Skinner, biologiste à la WSU et co-auteur correspondant de l’article. Il pourrait révolutionner ce type de médecine pour les animaux et les humains, en facilitant essentiellement les analyses."
Le scientifique et ses collègues assurent que leur algorithme n’a pas pour but de remplacer l’humain, mais de le soutenir dans ses recherches et le diagnostic de maladies, en particulier pour le cancer et les pathologies génétiques. En détectant et pointant du doigt très finement les zones suspectes et les anomalies, l'algorithme fournit des informations essentielles à la pose du diagnostic du médecin et accélère la prise en charge du patient.
Toutefois, les chercheurs reconnaissent que la base de données d’imagerie utilisée par l’IA doit être conséquente, précise et de qualité pour qu’il soit lui-même le plus exact possible. "Tant qu'il existe des données, telles que des images annotées identifiant le cancer dans les tissus, les chercheurs pourraient entraîner le modèle d'IA à faire ce travail (de détection des maladies)", conclut Pr Lawrence Holder.
Consultez notre ouvrage vidéo numérique,
seule une création de compte est requise pour y accéder.