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Soumission chimique : le remboursement des kits de dépistage bientôt expérimenté

Par Geneviève Andrianaly

À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le Premier ministre annonce l’expérimentation des tests permettant de détecter une soumission chimique remboursés par l’Assurance Maladie.

spukkato/iStock
Michel Barnier annonce l'expérimentation de kits individuels pour "détecter une soumission chimique" remboursés "par l'Assurance Maladie dans plusieurs départements".
Le gouvernement lance également une campagne d’information sur la soumission chimique et augmente le budget de l'aide universelle d'urgence.
Il veut aussi élargir le dispositif permettant aux femmes victimes de violences sexuelles de déposer plainte à l'hôpital à de nouveaux établissements de santé.

Alors que le procès des viols de Mazan entre dans sa douzième semaine d'audience et que la peine maximale de 20 ans de prison est requise contre le principal accusé, Dominique Pelicot, Michel Barnier va prendre des mesures pour lutter contre les violences faites aux femmes, notamment la soumission chimique. Pour rappel, cela consiste à administrer à une personne, à son insu, une substance psychoactive pour altérer son comportement ou sa conscience, dans le cadre souvent d'une agression sexuelle ou d'un autre type de violence, selon le Conseil national de l’Ordre des médecins.

Soumission chimique : "expérimenter le remboursement par l'Assurance Maladie de kits individuels"

Ce lundi 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, il annonce une nouvelle mesure, qui avait déjà été demandée par le conseil en octobre dernier. "Nous allons expérimenter le remboursement par l'Assurance Maladie dans plusieurs départements de kits individuels permettant de détecter une soumission chimique pour améliorer la prise en charge des potentielles victimes", a déclaré le Premier ministre après avoir échangé avec le personnel de la maison des femmes de l'AP-HP Hôtel Dieu.

En parallèle, le gouvernement lance aussi une campagne d’information sur la soumission chimique pour sensibiliser le grand public et aider les potentielles victimes. Initiée par l'association M'endors pas, cofondée par Caroline Darian, la fille du couple Pelicot, elle va permettre d’indiquer dans toutes les pharmacies un numéro de téléphone et l'adresse du Centre de référence sur les agressions facilitées par les substances. Une plateforme d'écoute et d'accompagnement va également voir le jour. Cette dernière "peut répondre, et vous conseiller, et vous indiquer dans quel laboratoire, ce qu'il faut faire avec vos cheveux, des prises de sang, l'urine", a précisé Salima Saa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes.

Généraliser le dépôt de plainte à l'hôpital pour lutter contre les violences faites aux femmes

D’autres mesures ont été dévoilées. "Parce que passer la porte du commissariat c'est difficile", l’exécutif veut, d’ici la fin de l’année, permettre aux victimes de porter plainte dans tous les établissements de santé français, "dotés d'un service d'urgence ou d'un service gynécologique", soit "377 hôpitaux en France" sur 1.347 établissements publics, d’après Salima Saa. "Il existe 236 conventions qui ont été signées", a-t-elle ajouté sur FranceInfo. En pratique, l’hôpital doit contacter le commissariat ou la gendarmerie afin qu’une personne vienne "pour prendre le dépôt de plainte".

"Nous avons obtenu une augmentation de 10 % du budget consacré au secrétariat d'État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, (…) spécifiquement une augmentation de l'aide universelle d'urgence", a révélé la secrétaire d'État. Mise en place fin 2023, cette aide, dont "33.000 femmes" ont bénéficié, va passer de 13 millions d’euros à 20 millions d’euros dans le projet de loi de finances (PLF) 2025. Ce secours financier, qui permet aux victimes de "quitter leur foyer" et "faire face aux premiers frais, nourrir les enfants, prendre une chambre", est versé par la CAF et peut aller de "300 à 1.400 euros", en fonction du nombre d'enfants.