- Le 21 août dernier, Marisa Christie, une Américaine âgée de 30 ans, a subi une embolie amniotique après avoir donné naissance à ses trois filles.
- Il s’agit d’une réaction allergique intense au liquide amniotique après l’accouchement. Elle nécessite d’être prise en charge immédiatement, car "c’est mortel dans 80 à 85 % des cas".
- Dans le cas de la mère de famille, qui ne s’est pas souvenue avoir accouché après une semaine dans le coma, une hystérectomie a été réalisée afin qu’elle puisse rester en vie.
"Ce fut le moment le plus difficile de ma vie, passant de la plus belle expérience de voir nos petites filles pour la première fois, à la vision de ma femme bénéficiant d’une réanimation cardio-pulmonaire." C’est ce qu’a déclaré, à la chaîne KBTX, Dylan Christie. Ce dernier est le conjoint de Marisa Christie, âgée de 30 ans et déjà maman d’un petit garçon. L’habitante de Tomball, au Texas, a appris plusieurs mois auparavant qu’elle était enceinte de triplées après avoir reçu une injection de déclenchement de l'ovulation, contribuant à la maturation des ovules pour favoriser la grossesse.
Alors qu’au moment de l’accouchement, pour lequel une césarienne a été programmée à l’hôpital, tout semblait se dérouler sans encombre, les choses ne sont finalement pas passées comme prévu après l’expulsion fœtale. Le 21 août dernier, à 33 semaines de grossesse, "les médecins avaient retiré les trois bébés. En fait, ils les posaient sur mon ventre pour effectuer un clampage différé du cordon ombilical. Mes bras se sont levés et c’est à ce moment-là que mon cœur s’est arrêté", a raconté, à USA Today, la mère de famille. Dans le détail, le Dr Ricardo Mora, anesthésiste, a remarqué qu’elle était en train de convulser. "Elle était pâle, voire grise. Je savais que quelque chose de terrible venait de se produire."
L’embolie amniotique, une réaction allergique intense au liquide amniotique après l’accouchement
Ayant déjà été confronté à cette situation auparavant, le spécialiste a rapidement compris que Marisa était en train de souffrir d’une complication post-natale rare, appelée "embolie amniotique". Cela se produit lorsqu’une substance fœtale passe de la circulation du bébé à celle de la mère. "De récentes études montrent que ce qui se passe est une sorte d’anaphylactoïde, à savoir une réaction allergique mais pas à une protéine à laquelle les mères sont exposées, ce qui provoque un tas de problèmes différents", a expliqué le Dr Amber Samuel, gynécologue qui a fait accoucher l’Américaine.
D’après le Dr Ricardo Mora, cet événement rare est survenu au moment de la séparation du placenta et de l’utérus. "Le corps réagit en bloquant le flux sanguin. C’est ce qu’on appelle la coagulation intravasculaire disséminée. Vous produisez immédiatement un tas de caillots sanguins, mais vous commencez également à saigner de partout. (…) Tous les systèmes organiques sont en train de tomber en panne, il faut donc que des personnes prennent soin de chacun de ces systèmes", a ajouté la gynécologue.
"La probabilité que cela arrive à une mère est incroyablement faible", a-t-elle poursuivi. Pour l’heure, les praticiens ne connaissant pas la cause exacte de l’embolie amniotique. "C’est un peu comme être frappé par la foudre. Malheureusement, cela arrive parfois à certaines personnes." Bien que ces cas soient rares, les professionnels de santé savent qu’ils constituent une urgence médicale. "C’est assez catastrophique. Quand cela se produit, c’est mortel dans 80 à 85 % des cas. (…) Il faut avoir accès à des produits sanguins, avoir accès à l’ECMO (un appareil qui fonctionne pour le cœur et les poumons pour aider le corps à récupérer), ces choses sont vitales pour survivre."
Accouchement traumatique : "Comment ai-je pu ne pas me souvenir d’avoir eu mes enfants ?"
Dans le cas de Marisa, les médecins ont vite réagi. "Elle ne respirait plus. Nous avons commencé la réanimation cardio-pulmonaire parce qu’elle n’avait plus de pouls." En parallèle, un chirurgien cardiothoracique et vasculaire se préparait à la placer sous ECMO. Pendant que le Dr Amber Samuel essayait de fermer son utérus pour arrêter les saignements, son sang était sans cesse renouvelé. "Elle a perdu ce que nous considérons comme son volume sanguin total. Donc, pendant 45 minutes, elle était cliniquement morte", a indiqué le Dr Ricardo Mora.
Alors que la trentenaire était ensuite placée dans l’unité de soins intensifs, son état, qui s’était stabilisé, s’est de nouveau dégradé en raison d’une hémorragie de l’utérus. Pour lui sauver la vie, les praticiens ont dû retirer cet organe. Placée ensuite dans le coma pendant une semaine, elle était confuse à son réveil. "Mon mari m’a dit que nos bébés étaient en bonne santé. Mais, j’étais absolument terrifiée, car je ne me rappelle pas avoir accouché. Comment ai-je pu ne pas me souvenir d’avoir eu mes enfants ?", a déclaré l’habitante de Tomball. Neuf semaines après son accouchement, sa plaie liée à l’hystérectomie s'est enfin cicatrisée. "Je suis devenue plus forte, mais j'ai aussi beaucoup changé parce qu'une expérience traumatisante comme celle-là change votre façon de voir les choses."