Et si une simple prise de sang pouvait révéler un risque de développer une maladie grave des intestins bien avant l'apparition des premiers symptômes ? Des chercheurs de l'université d'Örebro, en Suède, ont identifié des marqueurs protéiques sanguins capables de prédire les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique, jusqu’à seize ans avant leur diagnostic. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Gastroenterology.
29 protéines pour prédire la maladie de Crohn
En analysant près de 800 échantillons sanguins, l’équipe a mis en évidence des profils protéiques spécifiques qui différencient les individus en bonne santé de ceux susceptibles de développer une MICI. Leurs analyses montrent qu’une combinaison de 29 protéines permet de prédire avec une grande précision la maladie de Crohn, tandis que la prédiction de la rectocolite hémorragique, bien que possible, s’avère plus complexe.
"Nous avons fait un pas important vers une prédiction et une prévention précoces de ces maladies", qui affectent plus de 250.000 personnes rien qu'en France, se félicitent les chercheurs dans un communiqué. Selon eux, détecter ces biomarqueurs longtemps avant l’apparition des symptômes pourrait révolutionner la prise en charge des patients.
Une intervention précoce pour limiter les dégâts
Ces découvertes ouvrent la voie à des interventions anticipées, potentiellement capables d’améliorer la qualité de vie des personnes à risque. "La maladie peut progresser silencieusement pendant des années, provoquant des dégâts irréversibles au système digestif avant que le traitement ne commence", soulignent les scientifiques. Or, aucun traitement actuel ne peut réparer ces lésions. Agir tôt est donc crucial pour éviter les complications et optimiser le pronostic des patients.
L’étude révèle également que les protéines associées à la barrière intestinale et au système immunitaire jouent un rôle clé dans le développement des MICI. Ces résultats pourraient aider les chercheurs à mieux comprendre les mécanismes biologiques derrière ces pathologies et, à terme, à concevoir de nouveaux traitements plus ciblés. Si cette méthode de dépistage précoce est encore en phase de recherche, elle pourrait un jour devenir un outil clé pour prévenir les MICI avant qu'elles n'endommagent le système digestif.