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Biomarqueurs

Un test sanguin pour prédire les MICI des années avant le diagnostic

Par Stanislas Deve

Des chercheurs ont identifié des biomarqueurs sanguins spécifiques qui permettent de repérer les personnes susceptibles de développer une maladie inflammatoire chronique de l'intestin jusqu’à seize ans avant le diagnostic.

Perawit Boonchu / istock
Des chercheurs suédois ont identifié des marqueurs protéiques dans le sang qui permettent de prédire les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) jusqu’à 16 ans avant leur diagnostic.
Une combinaison de 29 protéines permet de détecter avec précision la maladie de Crohn, mais la prédiction de la rectocolite hémorragique est plus complexe. Ces biomarqueurs pourraient permettre des interventions précoces, limitant les dégâts causés par ces maladies avant l’apparition des symptômes.
L’étude met aussi en lumière le rôle clé de la barrière intestinale et du système immunitaire dans le développement des MICI.

Et si une simple prise de sang pouvait révéler un risque de développer une maladie grave des intestins bien avant l'apparition des premiers symptômes ? Des chercheurs de l'université d'Örebro, en Suède, ont identifié des marqueurs protéiques sanguins capables de prédire les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique, jusqu’à seize ans avant leur diagnostic. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Gastroenterology.

29 protéines pour prédire la maladie de Crohn

En analysant près de 800 échantillons sanguins, l’équipe a mis en évidence des profils protéiques spécifiques qui différencient les individus en bonne santé de ceux susceptibles de développer une MICI. Leurs analyses montrent qu’une combinaison de 29 protéines permet de prédire avec une grande précision la maladie de Crohn, tandis que la prédiction de la rectocolite hémorragique, bien que possible, s’avère plus complexe.

"Nous avons fait un pas important vers une prédiction et une prévention précoces de ces maladies"qui affectent plus de 250.000 personnes rien qu'en France, se félicitent les chercheurs dans un communiqué. Selon eux, détecter ces biomarqueurs longtemps avant l’apparition des symptômes pourrait révolutionner la prise en charge des patients.

Une intervention précoce pour limiter les dégâts

Ces découvertes ouvrent la voie à des interventions anticipées, potentiellement capables d’améliorer la qualité de vie des personnes à risque. "La maladie peut progresser silencieusement pendant des années, provoquant des dégâts irréversibles au système digestif avant que le traitement ne commence", soulignent les scientifiques. Or, aucun traitement actuel ne peut réparer ces lésions. Agir tôt est donc crucial pour éviter les complications et optimiser le pronostic des patients.

L’étude révèle également que les protéines associées à la barrière intestinale et au système immunitaire jouent un rôle clé dans le développement des MICI. Ces résultats pourraient aider les chercheurs à mieux comprendre les mécanismes biologiques derrière ces pathologies et, à terme, à concevoir de nouveaux traitements plus ciblés. Si cette méthode de dépistage précoce est encore en phase de recherche, elle pourrait un jour devenir un outil clé pour prévenir les MICI avant qu'elles n'endommagent le système digestif.