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Fausse couche : un variant génétique a été identifié

Des chercheurs américains ont découvert que les femmes porteuses de la protéine kinésine KIF18A mutée dans les gènes produisaient un plus grand nombre d'ovules anormaux, entraînant des interruptions naturelles précoces de grossesse.

Fausse couche : un variant génétique a été identifié Helin Loik-Tomson/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les variants des gènes de la kinésine, en particulier la protéine KIF18A, contribuent à l'augmentation des ovules aneuploïdes, c'est-à-dire présentant un nombre anormal de chromosomes.
  • De plus, cette protéine mutée accélère le processus de vieillissement reproductif et diminue la fertilité.
  • Selon les auteurs, ces résultats jettent les bases de biomarqueurs non invasifs pour la qualité des ovules, une première étape vers une médecine personnalisée de la fertilité.

La durée de vie reproductive des femmes dépend fortement de la qualité des ovules. En effet, les fausses couches sont souvent provoquées par le fait que les femmes produisent des ovules aneuploïdes, c'est-à-dire présentant un nombre anormal de chromosomes, et cette possibilité augmente avec l'âge. Problème : "la connaissance du paysage génétique précis à l'origine des anomalies ovocytaires chez les femmes est limitée, car les données sur le sujet sont difficiles à obtenir et donc absentes des ensembles de données génétiques publiques", selon des scientifiques de l'université Rutgers de New Brunswick (États-Unis).

Les femmes avec des ovules anormaux ont une mutation génétique de KIF18A

Dans une récente étude, parue dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), ces derniers ont voulu identifier les déterminants génétiques du vieillissement reproductif via l'aneuploïdie ovocytaire chez les femmes. Pour cela, ils ont, dans un premier temps, fait une analyse informatique complète des gènes des personnes présentant une aneuploïdie embryonnaire élevée. Ensuite, l’équipe a passé en revue les données d'une biobanque d'une clinique de fécondation in vitro et a recherché des modèles dans les séquences d'ADN maternel recueillies auprès des patientes.

"Nous avons identifié 404 gènes portant des variants enrichis chez les adultes ayant des taux d'aneuploïdie ovocytaire pathologiquement élevés", ont indiqué les auteurs. Une analyse a permis d'impliquer les gènes pour la famille des protéines kinésines dans l'aneuploïdie de l’ovule. Selon les résultats, c’est un variant, qui ne diffère de la version non mutée que par un seul acide aminé, dans le gène de la protéine de kinésine KIF18A qui a été identifié. Cette protéine mutée accélère le processus de vieillissement des ovules chez les jeunes femmes porteuses du variant, ce qui finit par diminuer leur fertilité.

Grossesse et anomalies génétiques : moins de risque à 28 ans qu'à 32 ans

Pour confirmer ces résultats, les scientifiques ont mené des expériences sur des rongeurs modifiés pour contenir le variant génétique. Ces dernières ont montré que les animaux produisaient plus d'ovules anormaux à un âge plus précoce que la normale. "Si vous connaissez votre risque génétique, vous saurez que vos résultats seront meilleurs si vous commencez à 28 ans plutôt qu'à 32 ans. Cela peut faire une énorme différence dans votre réussite", a déclaré Leelabati Biswas, qui a participé aux recherches.

"Nous pouvons dire qu'il ne s'agit pas seulement d'une corrélation, mais d'une relation de cause à effet. Les résultats nous ont permis de valider avec force nos données informatiques. Il s'agit d'une première étape. Nous nous dirigeons vers une direction où nous pourrons peut-être donner aux femmes davantage de possibilités de médecine de précision, pour mieux les informer, en utilisant des informations génétiques ciblées pour les traitements reproductifs", a-t-elle ajouté.

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