- Les agonistes des récepteurs du GLP-1, prescrits pour traiter le diabète, diminuent le risque d'insuffisance rénale de 16 % et l'aggravation de la fonction rénale de 22 %.
- La baisse combinée du risque d'insuffisance rénale, d'aggravation de la fonction rénale et de décès dû à une maladie rénale était de 19 %.
- En ce qui concerne les effets secondaires graves de ces médicaments, aucune différence entre le groupe bénéficiant des agonistes des récepteurs du GLP-1 et celui recevant le placebo n’a été observée.
Développés à l'origine pour traiter le diabète, les agonistes des récepteurs du GLP-1 imitent l'action d'une hormone, appelée "glucagon-like peptide 1", qui stimule la production d'insuline et abaisse le taux de sucre dans le sang. Plus récemment, des recherches ont montré qu’ils étaient efficaces pour lutter contre l’obésité, en ralentissant la digestion, en augmentant la sensation de satiété et en réduisant la faim. "Cependant, on ne sait toujours pas si les agonistes des récepteurs du GLP-1 améliorent les résultats rénaux cliniquement importants", a indiqué une équipe internationale de chercheurs.
C’est pourquoi elle a décidé de réaliser une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue The Lancet Diabetes & Endocrinology. Les scientifiques ont analysé 11 essais cliniques à grande échelle portant sur les agonistes du récepteur du GLP-1 et impliquant un total de 85.373 adultes. Parmi les participants, 67.769 personnes atteintes de diabète de type 2 et 17.604 patients souffrant de surpoids ou d'obésité et de maladies cardiovasculaires, mais non diabétiques. Dans le cadre des essais, sept agonistes différents du récepteur du GLP-1, notamment le semaglutide (également connu sous le nom d'Ozempic ou de Wegovy), le dulaglutide (Trulicity) et le liraglutide (Victoza), ont été testés et comparés à un placebo durant au moins 12 mois.
Troubles rénaux : moins de risques grâce aux agonistes des récepteurs du GLP-1
Par rapport au placebo, les agonistes des récepteurs du GLP-1 réduisaient le risque d'insuffisance rénale de 16 % et l'aggravation de la fonction rénale de 22 % (définie par une baisse d'au moins 50 % du débit de filtration glomérulaire estimé, une mesure de la quantité de sang que les reins filtrent chaque minute). La réduction combinée du risque d'insuffisance rénale, d'aggravation de la fonction rénale et de décès dû à une maladie rénale était de 19 %. Les travaux ont également confirmé que ces médicaments protégeaient la santé cardiovasculaire, avec une réduction de 14 % du risque de décès cardiovasculaire, de crise cardiaque non-mortelle et d'accident vasculaire cérébral non-mortel, par rapport au placebo.
"Il n'y a pas eu de différence dans le risque d'événements indésirables graves, y compris la pancréatite aiguë et l'hypoglycémie sévère, entre les groupes agonistes du récepteur du GLP-1 et les groupes placebo. Cependant, l'arrêt du traitement en raison d'événements indésirables a été plus fréquent dans les groupes agonistes du récepteur du GLP-1", peut-on lire dans les résultats.
L’insuffisance rénale chronique, une maladie associée à des décès prématurés
D’après les auteurs, d’autres recherches sont nécessaires pour valider ces données. Cependant elles "sont particulièrement importantes pour les patients souffrant d'insuffisance rénale chronique. Il s'agit d'une maladie progressive qui conduit finalement à une insuffisance rénale nécessitant une dialyse ou une transplantation rénale et qui est associée à des décès prématurés, principalement dus à des maladies cardiaques. Elle a un impact significatif sur la qualité de vie des patients et entraîne des frais de santé considérables."