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Peau

Psoriasis : un lien avec les aliments ultra-transformés ?

Par Stanislas Deve

Les aliments ultra-transformés, bien connus pour leurs méfaits sur la santé, pourraient jouer un rôle dans le psoriasis, une maladie inflammatoire de la peau, d’après une équipe de chercheurs français.

ipopba / istock
Une étude menée par une équipe française établit un lien entre la consommation d’aliments ultra-transformés, riches en additifs, sucres et graisses, et le psoriasis actif, une maladie inflammatoire de la peau.
En analysant les données de plus de 18.500 Français, les chercheurs ont découvert que les personnes atteintes de psoriasis actif avaient 36 % plus de chances de consommer ces aliments en grande quantité.
Bien que la causalité ne soit pas prouvée, ces résultats soulignent l’impact potentiel de l’alimentation sur l’inflammation et la santé cutanée.

Bourrés de sucres ajoutés, de graisses saturées et d’additifs, ils font le lit des cancers, du diabète et des maladies cardiovasculaires, favorisent l'anxiété, accélèrent le vieillissement... Les aliments ultra-transformés, déjà associés à de nombreux problèmes de santé, pourraient également jouer un rôle dans le psoriasis, une maladie inflammatoire de la peau qui se manifeste par des plaques rouges recouvertes de squames. C’est la conclusion d’une nouvelle étude dirigée par Dr Émilie Sbidian, dermatologue au CHU Henri-Mondor (Créteil), et publiée dans JAMA Dermatology.

Une corrélation entre aliments ultra-transformés et psoriasis

Pour parvenir à ce constat, les chercheurs ont examiné les profils de plus de 18.500 participants à une "base de données de santé française", collectées entre 2021 et 2022, selon un communiqué. Parmi eux, 1.825 souffraient de psoriasis, dont 802 présentaient une forme active de la maladie. L’équipe a évalué la consommation quotidienne d’aliments ultra-transformés des volontaires, et ont ajusté leurs analyses en fonction d’autres facteurs de risque, comme l’âge, l’alcool, l’indice de masse corporelle (IMC) ou la présence d’autres pathologies. Le résultat est clair : les personnes atteintes de psoriasis actif avaient 36 % plus de chances de figurer parmi les plus gros consommateurs de ces aliments, comparées à celles sans psoriasis.

Bien que l’étude ne démontre pas un lien direct de cause à effet, seulement une corrélation, elle ouvre des perspectives inédites. Les résultats montrent en effet que l’association entre psoriasis et aliments ultra-transformés ne se limite pas à leur impact sur l’obésité, souvent liée à cette maladie inflammatoire. Ils suggèrent plutôt que les additifs et les processus de transformation des produits jouent un rôle potentiel dans l’aggravation de l’inflammation.

Revoir nos habitudes alimentaires

Pour les patients atteints de psoriasis, qui représentent 2 % de la population, limiter les aliments ultra-transformés pourrait être un levier supplémentaire pour mieux contrôler la maladie et préserver sa peau. À l’inverse, selon une autre étude récente, il serait possible de diminuer les poussées de psoriasis en adoptant une alimentation saine et équilibrée : le régime méditerranéen, composé de fruits et légumes, d’huile d’olive, de céréales complètes, de légumineuses et d’oléagineux, peut notamment aider à réduire certains symptômes. “Des stratégies telles que bien manger, faire de l’exercice et dormir suffisamment sont toutes des clés pour minimiser les risques de poussées”, affirmait alors un dermatologue américain.