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Santé au travail

La santé des femmes au travail : un enjeu d'égalité

Un absentéisme supérieur chez les femmes est le reflet d’une forme d’inégalité par rapport aux hommes concernant la qualité de vie au travail. Comment concilier travail au féminin et qualité de vie : le point dans l'émission "Les rendez-vous de la Qualité de vie au Travail" avec Laurence Breton-Kueny, DRH du groupe AFNOR et vice-présidente de l'Association Nationale des DRH.

La santé des femmes au travail : un enjeu d'égalité iStock/andrei_r




L'ESSENTIEL
  • L'absentéisme au travail reste plus élevé chez les femmes que chez les hommes.
  • Les femmes doivent plus souvent concilier vie professionnelle et responsabilités familiales ou charges d'aidantes.
  • Pour la vice-présidente de l'ANDRH, les problèmes de santé au travail des femmes et leurs solutions diffèrent selon les métiers et les organisations des entreprises.

C’est un peu le miroir des disparités entre les femmes et les hommes en matière de santé et de qualité de vie au travail : si l’absentéisme est en recul dans les entreprises, il reste supérieur chez les femmes. 6 % d’entre-elles sont concernées contre seulement 4 % chez les hommes.

Conjuguer vie professionnelle et responsabilités familiales

Plusieurs explications à cela. Souvent, malgré les évolutions sociétales, le phénomène de "double journée" qui accroit la charge mentale des femmes qui travaillent et doivent conjuguer leur vie professionnelle avec leurs responsabilités familiales est impliqué. "Les choses évoluent avec les nouveaux pères et la mise en place du congé paternité à la naissance d’un enfant, souligne Laurence Breton-Kueny, DRH du groupe AFNOR et vice-présidente de l’ANDRH, une association qui regroupe le DRH de près de 6.000 entreprises en France, mais il ne faut pas négliger le cas des familles mono-parentales avec le plus souvent des responsabilités familiales qui reposent sur les femmes et également que celles-ci sont aussi plus souvent que les hommes concernées par des responsabilités d’aidantes (63 % des femmes aidantes sont des salariées, NDLR), il est donc important qu’elles puissent bénéficier de soutien matériel et psychologique."

Burn-out : une dégradation plus importante chez les femmes

Un constat que viennent confirmer de nombreuses statistiques qui montrent qu’en termes de santé mentale, "être une femme est un risque", comme le rappelle Laurence Breton-Kueny en faisant référence à des études menées sur ce sujet au Canada. En France, selon un baromètre de la santé au travail établi en 2023 par Malakoff Humanis, la santé psychologique des femmes se détériorerait, 44 % d’entre-elles signalant une dégradation dans ce domaine par rapport à l’année précédente alors que ce chiffre n’est que de 32 % chez les hommes. "Sur ce problème du burn-out que je préfère nommer comme des troubles dépressifs ou d’épuisement, il est important que les entreprises travaillent aussi sur la prévention primaire, la vie personnelle ne s’arrête pas à la porte de l’entreprise", insiste la vice-présidente de l’ANDRH qui évoque aussi à ce propos un nécessaire changement des pratiques pour faciliter le retour au travail après une absence liée à un problème de santé mentale : "Les entreprises ne doivent pas s’interdire de rester en relation avec des salariées en arrêt maladie, on constate que lorsque ces contacts n’existent pas, les arrêts sont plus longs."

Quand menstruation et endométriose affectent le quotidien professionnel

Mais d’autres causes de santé propres aux femmes et ayant un impact sur leur qualité de vie au travail sont aussi à souligner. Alors que des initiatives parlementaires visent à les faire mieux prendre en compte, la menstruation ou l’endométriose affectent souvent leur quotidien professionnel en générant également de l’absentéisme. "Nous sommes toutes différentes face à ces problèmes de santé, il est difficile de faire des lois générales, toutes les femmes, par exemple, n’ont pas besoin de bénéficier d’un congé menstruel, ce sont des sujets qui peuvent trouver des réponses au cas par cas dans les entreprises avec effectivement l’attribution de jours de congé supplémentaires pour les femmes qui en ont vraiment besoin ou en leur accordant davantage de possibilités de télétravailler", estime Laurence Breton-Kueny.

TMS : une prévalence plus importante chez les femmes

Des solutions "sur mesure" que la vice-présidente de l’ANDRH voudrait aussi voir se mettre en place pour les femmes exerçant des métiers jugés pénibles. Dans les métiers de la santé et de l’action sociale (67 % des salariés de ce secteur sont des femmes), on recense davantage de problèmes de santé physique (47 % contre 37 % tous secteurs confondus). Et pour des métiers nécessitant une forte implication physique avec un impact sur la santé, une étude de Santé publique France montre que la prévalence des troubles musculosquelettiques (TMS) est de 58 % chez les femmes contre 51 % chez les hommes. "Sur ce sujet, il est important de voir au cas par cas et selon les particularités de chacun des secteurs professionnels combien de temps certaines fonctions peuvent être exercées et quelles sont les possibilités de reconversion", estime Laurence Breton-Kueny.

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