A quel point nos habitudes alimentaires peuvent-elles protéger nos articulations ? D’après une nouvelle étude publiée dans la revue Nutrients, certains aliments, comme les poissons gras et les céréale complètes, pourraient réduire le risque de développer la polyarthrite rhumatoïde, une maladie articulaire inflammatoire et auto-immune, tandis que d’autres, comme le thé, pourraient l’augmenter.
Des choix alimentaires cruciaux
Cette méta-analyse, réalisée par des chercheurs de l’Université de Leeds (Royaume-Uni), a compilé les résultats de 30 études menées sur une vingtaine d’année et impliquant au total près de 10.000 personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde (PR). Les scientifiques ont examiné l’impact de 32 groupes alimentaires, boissons et nutriments sur le développement de cette maladie auto-immune, qui touche plus de 300.000 personnes en France et qui se manifeste par des symptômes incluant douleurs articulaires, raideur et gonflements. L’objectif, voir si les facteurs alimentaires contribuent au risque "en augmentant l'inflammation et en affectant le système immunitaire", peut-on lire dans un communiqué.
Les résultats suggèrent que certains aliments jouent un rôle protecteur contre la PR. C’est le cas des poissons gras (riches en oméga-3, ils réduisent l’inflammation), des céréales complètes (une source précieuse de fibres et d’antioxydants) ou encore des fruits (ils sont anti-inflammatoires). La vitamine D, contenue dans les jaunes d’œufs et certains produits laitiers, peut également aider. À l’inverse, il apparaît que la consommation quotidienne de thé noir pourrait augmenter légèrement le risque (de 4 % par tasse supplémentaire), tout comme le café dans une moindre mesure.
Mieux prévenir la polyarthrite rhumatoïde
Les chercheurs ont également étudié le rôle controversé de l’alcool. Le fait d'en consommer avec modération – environ 2 unités par semaine, soit un verre de vin et une pinte de bière – semble réduire le risque de PR, certes, mais cet effet protecteur disparaît vite au-delà de 7,5 unités par semaine. "L’excès inverse les bénéfices", résument les scientifiques.
L’étude rappelle l’importance d’une approche alimentaire personnalisée : "Un régime 'standard' n’est pas nécessairement adapté à tout le monde, surtout pour les maladies auto-immunes." Les auteurs appellent à poursuivre les recherches, notamment sur l’influence des différents types de thé ou des mécanismes par lesquels certains aliments affectent l’inflammation et l’immunité.