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Neurologie

Du risque cardiovasculaire à la démence : les hommes sont touchés plus tôt

Par Diane Cacciarella

À facteurs de risque égaux de maladies cardiovasculaires, les hommes sont touchés dix ans plus tôt que les femmes par la démence, selon une nouvelle étude.

Zinkevych/iStock
À facteurs de risque égaux de maladies cardiovasculaires, les hommes sont touchés dix ans plus tôt que les femmes par la démence, selon une nouvelle étude.
En effet, l’impact du risque cardiovasculaire et de l’obésité sur la neurodégénérescence cérébrale a lieu à 55 ans chez les hommes et à 65 ans chez les femmes.
Selon les auteurs, il faut davantage cibler les facteurs de risque cardiovasculaire avant l’âge de 55 ans afin de prévenir la neurodégénérescence et la maladie d’Alzheimer.

Plus de 55 millions de personnes sont actuellement atteintes de démence dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et, chaque année, il y a près de 10 millions de nouveaux cas. Parmi les facteurs de risque, il y a notamment le manque d’activité physique, le surpoids ou l’obésité, le tabagisme ou encore l’hypertension. Mais face à ces facteurs, hommes et femmes ne seraient pas égaux. En effet, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Journal of Neurology Neurosurgery & Psychiatry, à facteurs de risque égaux de maladie cardiovasculaire, les hommes seraient touchés dix ans plus tôt que les femmes par la démence.

Les hommes, touchés plus tôt par la démence

Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont étudié les données de 34.425 participants, en moyenne âgés de 63 ans, qui avaient tous passé des scanners abdominaux et cérébraux. Leur risque de maladie cardiovasculaire a été calculé en fonction de différents facteurs : l’âge, les lipides sanguins (pour mesurer le cholestérol), la pression artérielle systolique, la prise de médicaments contre l’hypertension, le tabagisme et le diabète. 

En parallèle, les chercheurs ont aussi analysé les changements dans la structure et le volume de leur cerveau et l’influence des risques cardiovasculaires, de la graisse abdominale et du tissu adipeux viscéral (qui entoure les organes du corps) sur la neurodégénérescence cérébrale.

55 ans chez les hommes, 65 ans pour les femmes

Résultats : 

- Des niveaux élevés de graisse abdominale et de tissu adipeux viscéral étaient associés à un volume de matière grise cérébrale plus faible chez les hommes et les femmes.

- L’impact du risque cardiovasculaire et de l’obésité sur la neurodégénérescence cérébrale a eu lieu une décennie plus tôt chez les hommes (55 ans) que chez les femmes (65 ans). Autrement dit, à facteurs de risque égaux de maladies cardiovasculaires, les hommes sont touchés dix ans plus tôt que les femmes par la démence.

- Les effets étaient également plus forts chez les hommes que chez les femmes.

"Les facteurs de risque cardiovasculaire modifiables, dont l’obésité, méritent une attention particulière pour traiter et prévenir les maladies neurodégénératives, dont la maladie d’Alzheimer, indiquent les auteurs, dans un communiqué. Cela souligne l’importance de fortement cibler les facteurs de risque cardiovasculaire avant l’âge de 55 ans afin de prévenir la neurodégénérescence et la maladie d’Alzheimer, en plus de l’avantage sur d’autres événements cardiovasculaires, tels que l’infarctus du myocarde [crise cardiaque] et l’accident vasculaire cérébral."

Un enjeu de santé public car, d’ici 2050, le nombre de personnes atteintes de démence en Europe doublera presque, passant à 14.298.671 dans l’Union européenne et à 18.846.286 dans l’ensemble de l’Europe, selon les prévisions d’Alzheimer Europe