La santé cérébrale peut décliner dès 50 ans. Dans une étude, parue dans BMJ, des chercheurs du Royaume-Uni montrent que les hommes ayant un risque élevé de maladie cardiovasculaire voient la santé de leur cerveau décliner entre 50 et 60 ans, contre dix ans plus tard pour les femmes exposées au même niveau de risque. Ce déclin concerne des zones cérébrales liées à l’audition, la vue, les émotions ou encore la mémoire.
Comprendre les effets des facteurs de risque cardiovasculaires sur la santé cérébrale
"Il est clair que les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, comme le diabète de type 2, l’obésité, l’hypertension artérielle et le tabagisme, sont associés à un risque accru de développer une démence", soulignent les auteurs de cette étude dans un communiqué. Cette équipe de la Cardiff University et de l’Imperial College de Londres a cherché à comprendre quel était le moment idéal pour traiter les patients concernés afin d’éviter la neurodégénérescence.
Ils ont recruté près de 35.000 patients, âgés de 63 ans en moyenne. Différentes mesures ont été prises en compte pour estimer leur risque de maladie cardiovasculaire : l’âge, les lipides sanguins, la pression artérielle systolique, le statut tabagique et la présence ou non de diabète. "Les changements dans la structure et le volume du cerveau ont été enregistrés à l'aide d'une technique de neuroimagerie appelée morphométrie à base de voxels (VBM) pour identifier l'influence du risque cardiovasculaire, de la graisse abdominale et de la graisse qui entoure les organes du corps (tissu adipeux viscéral) sur la neurodégénérescence cérébrale", complètent les auteurs.
La neurodégénérescence est accélérée en cas de mauvaise santé cardiovasculaire
L'analyse des données a montré que des niveaux plus élevés de graisse abdominale et de tissu adipeux viscéral étaient associés à un volume de matière grise cérébrale plus faible chez les hommes et les femmes. Or celle-ci est nécessaire au bon fonctionnement des neurones. En poursuivant les recherches sur ces données, les auteurs ont constaté que l'influence la plus forte du risque cardiovasculaire et de l'obésité sur la neurodégénérescence cérébrale s'est produite une décennie plus tôt chez les hommes que chez les femmes. Plus précisément, les hommes étaient plus sensibles à ces effets néfastes entre 55 et 74 ans, tandis que les femmes étaient plus sensibles entre 65 et 74 ans. "L’impact négatif du risque cardiovasculaire était généralisé dans toutes les régions corticales, soulignant comment le risque cardiovasculaire peut altérer toute une série de fonctions cognitives", notent-ils.
Maladie neurodégénérative : il faut cibler les facteurs de risque cardiovasculaire
Pour ces spécialistes, ces résultats prouvent qu’il est important de porter une attention particulière aux facteurs de risque cardiovasculaire modifiables, comme certaines formes de diabète et d’obésité afin de prévenir des maladies neurodégénératives. "Cela souligne l’importance de cibler de manière agressive les facteurs de risque cardiovasculaire avant l’âge de 55 ans pour prévenir la neurodégénérescence et la maladie d’Alzheimer, en plus de prévenir d’autres événements cardiovasculaires, tels que l’infarctus du myocarde et l’accident vasculaire cérébral", soulignent-ils.