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Maladie neurodégénérative

Maladie d’Alzheimer : la graisse cachée pourrait prédire le risque 20 ans avant l'apparition des symptômes

La présence de graisse viscérale autour de la quarantaine pourrait être un indicateur du risque de maladie d’Alzheimer. Mais cela pourrait aussi devenir une piste potentielle pour le réduire. 

Maladie d’Alzheimer : la graisse cachée pourrait prédire le risque 20 ans avant l'apparition des symptômes gorodenkoff/istock




L'ESSENTIEL
  • La présence de graisse corporelle viscérale à la quarantaine peut prédire le risque de maladie d’Alzheimer plus tard dans la vie.
  • La graisse viscérale est liée à une protéine anormale dans le cerveau associée à la maladie d’Alzheimer.
  • Des modifications de l’hygiène de vie pour réduire la graisse pourraient diminuer le risque de développement de la maladie d’Alzheimer.

La graisse fait naturellement partie de notre corps, mais elle peut prendre des formes néfastes pour notre santé. C’est le cas de la graisse viscérale, située entre les muscles et les organes abdominaux : elle est associée à différentes pathologies cardiovasculaires. Lors de la dernière réunion annuelle de la Radiological Society of North America (RSNA), des chercheurs ont démontré qu’elle est également liée à la maladie d’Alzheimer. 

Quels sont les liens entre la maladie d’Alzheimer et la graisse viscérale ?

Dans le cadre de leurs travaux, ces scientifiques de la Washington University School of Medicine ont travaillé sur le lien entre les facteurs modifiables liés au mode de vie, comme l’obésité, la répartition de la graisse corporelle et certains aspects métaboliques, et la maladie d’Alzheimer. Pour ce faire, ils ont recruté 80 personnes : 57,5 ​​% des participants étaient obèses et l'indice de masse corporelle (IMC) moyen des participants était de 32,31. L’obésité étant définie par un IMC supérieur à 30. Différents examens ont été réalisés, dont un IRM et un bilan lipidique pour évaluer le taux de cholestérol. Les examens IRM de l'abdomen ont permis de mesurer le volume de graisse sous-cutanée, située sous la peau et de graisse viscérale. "Nous avons étudié l'association entre l'IMC, la graisse viscérale, la graisse sous-cutanée, la fraction de graisse hépatique, la graisse et les muscles des cuisses, ainsi que la résistance à l'insuline et le HDL (bon cholestérol), avec les dépôts d'amyloïde et de tau, caractéristiques de la maladie d'Alzheimer", explique le Dr Mahsa Dolatshahi, l’autrice principale de l’étude. Chez les personnes atteintes, des plaques amyloïdes et des enchevêtrements de tau s'accumulent dans le cerveau. 

Maladie d’Alzheimer : des premiers signes très précoces 

Les résultats ont révélé que des niveaux plus élevés de graisse viscérale étaient liés à une augmentation de l'amyloïde. "Notre étude a montré qu'une graisse viscérale plus élevée était associée à des niveaux plus élevés des deux protéines pathologiques caractéristiques de la maladie d'Alzheimer, l'amyloïde et la tau, poursuit le Dr Dolatshahi. À notre connaissance, notre étude est la seule à démontrer ces résultats à la quarantaine, lorsque nos participants sont à des décennies de l'apparition des premiers symptômes de la démence résultant de la maladie d'Alzheimer." L'étude a également montré qu'une résistance à l'insuline plus élevée et un HDL plus faible étaient associés à un taux élevé d'amyloïde dans le cerveau. 

Réduire la graisse viscérale pour diminuer le risque de développer Alzheimer 

"Nous avons étudié la pathologie de la maladie d'Alzheimer dès la quarantaine et la cinquantaine, lorsque la pathologie est à ses premiers stades, et que des modifications potentielles comme la perte de poids et la réduction de la graisse viscérale sont plus efficaces pour prévenir ou retarder l'apparition de la maladie", souligne-t-elle. Des médicaments ou des modifications de l’hygiène de vie pourraient être proposées aux personnes ayant des taux élevés de graisse viscérale, pour réduire leur risque de développer la maladie d’Alzheimer. 

 

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