"Malgré les recommandations visant à augmenter la consommation d'aliments d'origine végétale pour la santé publique et planétaire et le rôle que les produits à base de soja peuvent jouer dans les régimes à prédominance végétale, les controverses concernant les effets des aliments à base de soja, en particulier les isoflavones de soja, des composés dont la structure est similaire à celle de l'hormone œstrogène, constituent un obstacle à leur consommation. Compte tenu de leurs effets cardioprotecteurs et de leur capacité à soulager les symptômes de la ménopause, il est particulièrement important pour les femmes d’en savoir davantage sur ces préoccupations, notamment sur le mythe entre soja et cancer." C’est ce qu’ont écrit des scientifiques de l’université de Toronto (Canada) dans une étude parue dans la revue Advances in Nutrition.
40 essais contrôlés randomisés portant sur plus de 3.000 personnes
Afin de déterminer l'effet des isoflavones de soja sur les mesures de l'œstrogénicité chez les femmes ménopausées, l’équipe a rassemblé et passé en revue 40 essais contrôlés randomisés portant sur 3.285 patientes. Ces derniers comparaient les effets d'une dose médiane de 75 mg/j d'isoflavones de soja prise pendant 24 semaines sur quatre résultats biologiques différents liés au risque de cancer de l'endomètre et d'autres cancers féminins à ceux d’un placebo. Ces résultats comprenaient l'épaisseur de la muqueuse utérine, l'indice de maturation vaginale (une mesure de l'état des œstrogènes dans l'environnement vaginal) et les niveaux d'œstrogènes circulants et d'hormone folliculo-stimulante.
Cancers féminins : les isoflavones de soja n'affectaient pas les marqueurs liés aux œstrogènes
Les données ont montré que la consommation d'isoflavones de soja n'affectait pas les principaux marqueurs des cancers liés aux œstrogènes. D’après les auteurs, ces composés se comportent différemment des œstrogènes humains. Ils "agissent probablement comme des modulateurs sélectifs des récepteurs des œstrogènes. C'est pourquoi nous constatons un effet bénéfique sur le système cardiovasculaire et aucun effet sur le système reproducteur féminin". Cette différence d'activité biologique explique pourquoi les isoflavones de soja ont été considérées comme une alternative possible au traitement hormonal substitutif, qui est utilisé pour traiter les symptômes de la ménopause en remplaçant les œstrogènes que le corps cesse de produire pendant cette période.
"Nous espérons que notre étude aidera les gens à se sentir plus à l'aise pour inclure des aliments à base de soja dans leur régime alimentaire sans craindre que cela n'augmente leur risque de cancer dépendant des œstrogènes", a conclu Laura Chiavaroli, auteure principale des travaux.
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