- Une étude montre que des efforts physiques courts et intenses, intégrés à la routine quotidienne, comme monter des escaliers ou porter des charges lourdes, peuvent réduire significativement les risques cardiovasculaires.
- Chez les femmes ne pratiquant pas de sport, 3,4 minutes par jour de ce type d’activités diminuent le risque de maladies cardiovasculaires majeures de 45 %, et jusqu’à 67 % pour l’insuffisance cardiaque. Même 1 à 2 minutes suffisent pour des bénéfices notables.
- Bien que les effets soient moins marqués chez les hommes, cette approche pourrait devenir une solution accessible pour préserver la santé cardiaque.
Et si de simples efforts physiques du quotidien, comme monter rapidement des escaliers ou porter des sacs lourds, à raison de seulement 1,5 à 4 minutes par jour, pouvaient réduire drastiquement le risque de maladies cardiovasculaires ? C’est ce que suggère une nouvelle étude publiée dans le British Journal of Sports Medicine : pratiquer des activités brèves mais intenses, intégrées à la routine des jours, pourraient presque diviser par deux ce risque chez les femmes peu ou non sportives.
L’effort dans la vie de tous les jours
Afin d’évaluer l’effet de ce type d’activités, désignées par l’acronyme VILPA (Vigorous Intermittent Lifestyle Physical Activity), l’équipe internationale de chercheurs a suivi plus de 81.000 adultes âgés en moyenne de 61 ans issus de la UK Biobank, via des capteurs d’activité pendant une semaine, entre 2013 et 2015. Parmi eux, quelque 22.000 participants déclaraient ne pas pratiquer d’exercice physique régulier, se limitant parfois à une simple marche hebdomadaire. Leurs données de santé ont ensuite été analysées jusqu’en 2022 pour recenser des événements cardiovasculaires majeurs, comme des crises cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux ou une insuffisance cardiaque.
Résultat, il apparaît que quelques minutes seulement d’exercices intermittents peuvent suffire à prévenir les risques. En particulier pour les femmes : celles ne pratiquant pas de sport mais intégrant en moyenne 3,4 minutes de VILPA par jour, les probabilités d’événements cardiovasculaires étaient réduites de 45 %, avec des baisses encore plus marquées pour les crises cardiaques (-51 %) et l’insuffisance cardiaque (-67 %). Même une à deux minutes d’efforts par jour ont permis de diminuer significativement ces risques, respectivement de 30, 33 et 40 %.
Chez les hommes, bien que la pratique de la VILPA ait aussi montré quelques bénéfices, les effets étaient nettement moins prononcés. Ainsi, une moyenne de 5,6 minutes par jour n’entraînait qu’une réduction de 16 % des risques d’événements cardiovasculaires, et "il n’y avait pas d’association claire avec les sous-catégories de maladies", peut-on lire dans un communiqué.
Une alternative au sport classique ?
Bien que cette étude soit observationnelle et ne permette pas d’établir un lien de cause à effet, ces résultats suggèrent que la VILPA pourrait devenir une approche efficace pour les personnes, et surtout les femmes, ne pouvant ou ne voulant pas suivre un programme d’exercice structuré.
Pour préserver pleinement leur santé cardiovasculaire, les hommes devraient, de leur côté, "privilégier une activité physique régulière et intense", soulignent les auteurs. Pour rappel, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que les adultes de 18 à 64 ans devraient consacrer au moins 75 à 150 minutes par semaine à une activité d’endurance d’intensité soutenue (comme la course), et entre 150 et 300 minutes à une activité d’intensité modérée.