Si vous avez des nuits agitées avec des réveils fréquents et des phases d’éveil accrues, prudence ! Cela pourrait être un signe d’une maladie du foie silencieuse : la stéatose hépatique métabolique.
C’est ce qu'avance une étude des chercheurs de l'Université de Bâle publiée dans la revue Frontiers in Network Physiology.
Maladie du foie gras : de nombreux réveils nocturnes chez les patients
Pour vérifier si les perturbations de l'horloge circadienne et du cycle du sommeil pouvaient favoriser le développement de cette pathologie communément appelée maladie du foie gras, l’équipe a recruté 46 femmes et hommes adultes qui en souffraient. Huit autres patients atteints de cirrhose non liée à la stéatose hépatique métabolique ont servi de comparaison. Il y avait aussi un groupe témoin de 16 volontaires en bonne santé. Ils ont tous porté un appareil surveillant leurs activités ainsi que leur température corporelle pendant 4 semaines. Ils ont également tous répondu à des questionnaires sur leurs habitudes de sommeil et devaient tenir un journal durant l’expérience.
Les mesures de l'appareil n'ont révélé aucune différence entre les patients atteints de la maladie du foie gras et les participants en bonne santé sur la durée du sommeil ou le temps passé au lit. En revanche, les volontaires ayant une stéatose hépatique métabolique avaient des nuits plus agitées. Ils se réveillaient 55 % plus souvent et restaient éveillés 113 % plus longtemps.
Les patients atteints de la maladie hépatique stéatosique associée à un dysfonctionnement métabolique (MASLD) ont aussi dormi plus fréquemment et plus longtemps pendant la journée. La qualité de leur sommeil perçue était également altérée : 32 % des patients atteints de MASLD ont déclaré avoir des troubles du sommeil causés par le stress contre seulement 6 % des participants en bonne santé.
"Nous avons conclu à partir de nos données que la fragmentation du sommeil joue un rôle dans la pathogenèse de la maladie hépatique stéatosique associée à un dysfonctionnement métabolique humain. On ne sait pas si la MASLD provoque des troubles du sommeil ou vice versa", explique Dr Sofia Schaeffer, auteure correspondante de l’étude, dans un communiqué.
"Le mécanisme sous-jacent implique probablement la génétique, les facteurs environnementaux et l'activation des réponses immunitaires – en fin de compte par l'obésité et le syndrome métabolique", ajoute l'experte.
MASLD : des cours pour bien dormir en thérapie ?
L'équipe a voulu savoir si un meilleur sommeil pouvait améliorer les symptômes de la maladie du foie gras et ses conséquences. Elle a ainsi proposé une séance d'éducation à l'hygiène du sommeil. L’expérience n’a pas été concluante.
"Une seule séance d'éducation à l'hygiène du sommeil n'a pas suffi à avoir un impact durable sur le rythme circadien chez les patients atteints de la MASLD ou de témoins sains. Les études futures devraient explorer des séances suivies de conseil au sommeil ou des interventions telles que la thérapie par la lumière en combinaison avec d'autres changements de mode de vie pour améliorer le cycle veille-sommeil chez les patients atteints de la MASLD", conclut la Dr Christine Bernsmeier, auteure principale de l'étude.