- Des experts ont retrouvé "8 microplastiques", dont "certains" contenant "du silicone", dans les lentilles de contact.
- La présence de "241 substances extrêmement préoccupantes, comme le bisphénol A" et de dioxyde de titane a aussi été détectée dans ces verres.
- Selon l’enquête de 60 Millions de consommateurs, l’absence de migration de PFAS et SVHC (Substance of very high concern) dans le liquide lacrymal a été observée.
Plus confortables et esthétiques, les lentilles de contact séduisent de nombreux patients ayant des problèmes oculaires. Pour preuve : "trois millions" de Français, soit "4,8 % des 15-64 ans en 2023", en portent, selon l’association européenne des lentilles de contact Euromcontact. Mais, selon une récente enquête de 60 Millions de consommateurs, ces verres fins et incurvés ne sont pas si inoffensifs qu’on ne le pense pour les yeux.
"8 microplastiques", "241 substances" inquiétantes et du dioxyde de titane libérés par les lentilles
Afin de parvenir à cette conclusion, des experts se sont intéressés à la composition des lentilles de contact et leurs effets sur la santé. Problème : "la composition complète et exacte des lentilles de contact n’est pas communiquée". Des recherches menées par différents chercheurs du monde entier, qui ont analysé ce qu’elles pouvaient contenir et relarguer, ont ainsi été rassemblées et passées en revue. "Plus de 90.000 particules libérées par une paire de lentilles portées pendant un an" ont été détectées dans une étude chinoise publiée dans la revue Environmental Science & Technology en 2023. Des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), aussi appelées "polluants éternels", sont également présentes dans ces produits, d’après des travaux parus dans Environmental Health News l’an dernier.
Pour avoir une idée précise du type de substances libérées par les lentilles de contact, 60 Millions de consommateurs s’est concentré sur des lentilles souples, car "elles représentent l’essentiel du marché", et des lentilles mensuelles étant donné "qu’elles sont davantage susceptibles de se dégrader au fil des manipulations." Les produits examinés ont été achetés en boutique ou sur Internet. Au bout d’un mois de port, les experts ont détecté la présence de "8 microplastiques. (...) Une analyse complémentaire réalisée pour deux lentilles en silicone hydrogel a mis en évidence que certaines microparticules observées contiennent du silicone." Au total, "241 substances extrêmement préoccupantes, comme le bisphénol A, regroupées sous le terme de SVHC (Substance of very high concern)", ont également été identifiées. Autre découverte : du dioxyde de titane qui serait utilisé dans les lentilles dotées d’une coloration ou d’un filtre UV. Ce composé, classé comme cancérogène sous forme nanométrique, a été repéré en quantité variable (60 745 µg/l à 222 629 µg/l) partout.
D’autres analyses doivent "être menées et étendues à différents types de lentilles"
En revanche, aucun des six PFAS recherchés dans le "bain" mimant le liquide lacrymal n’a été retrouvé. "Si des PFAS migrent, c’est sous le seuil de détection. Idem, ni bisphénol A ni aucun des 240 autres SVHC testés n’ont été détectés", peut-on lire dans l’enquête. Pour les microparticules contenant du silicone et du dioxyde de titane, aucune donnée ne permet de connaître les quantités et les durées d’exposition à partir desquelles le passage de ces substances dans le liquide lacrymal pourrait avoir des conséquences sur la santé oculaire ou sur l’organisme. "Nous plaidons pour que d’autres analyses continuent d’être menées et étendues à différents types de lentilles."