Prendre 3 kilos en 5 ans ne paraît peut-être pas énorme, mais cela a bien des conséquences sur la santé masculine. Une étude, menée par Monash University, révèle que ce petit gain de poids chez les hommes augmente le risque de maux de dos et d’invalidité une décennie plus tard.
Les résultats de ces travaux ont été présentés en détail dans la revue Journal of Cachexia Sarcopenia Muscle le 24 novembre 2024.
Problème de dos : un point d’IMC supplémentaire accroît les douleurs
Pour mieux comprendre le lien entre la composition corporelle et les maux de dos comme la lombalgie, l’équipe de l’université australienne a repris les dossiers médicaux de 695 hommes ayant participé à la recherche "Geelong Osteoporosis Study" entre 2006 et 2010. Ils ont entre autres identifié ceux qui avaient des douleurs dorsales ou qui présentaient un taux d'invalidité élevé 10 ans plus tard. Le poids, l'indice de masse corporelle (IMC), leur circonférence abdominale, la masse grasse et la masse maigre ont également été évalués au début et à la fin de l’étude.
L’analyse des données montre que la hausse de l’IMC d’un point, soit une prise de poids de 3,1 kg, est associée à une augmentation des maux de dos et à une invalidité élevée une décennie plus tard. "Ces résultats démontrent une autre conséquence néfaste de la prise de poids", précise dans un communiqué la professeure Anita Wluka qui a dirigé les travaux.
Autre observation : les hommes plus âgés qui avaient des muscles plus développés, étaient moins susceptibles de souffrir de graves maux de dos et d'une invalidité élevée. Ainsi, pour la scientifique, il faut faire attention à maintenir “la masse musculaire” chez ces derniers.
Lombalgie : des facteurs différents selon les sexes à identifier
Selon la Pr Wluka, il est, par ailleurs, "urgent d'identifier les facteurs modifiables à cibler afin de réduire le fardeau imposé par les maux de dos de haute intensité et l'invalidité connexe". Toutefois, ils doivent être examinés séparément chez les hommes et les femmes en raison des caractéristiques anatomiques, biologiques, psychologiques et socio-culturelles divergentes des problèmes de dos entre les deux sexes.
Les auteurs ajoutent dans leur article scientifique que leurs premières conclusions peuvent déjà aider les professionnels de la santé à "identifier les hommes à risque accru de transition vers des maux de dos intenses et/ou un handicap élevé qui pourraient être ciblés pour une intervention précoce afin d'améliorer les résultats des patients et de réduire la charge de morbidité dans la communauté".