Il s’agit de la première enquête nationale sur la santé mentale des jeunes enfants en France… Et les résultats sont plutôt inquiétants ! Dans le rapport, publié ce mardi 10 décembre 2024, on apprend qu’un peu plus de 8 % de nos enfants scolarisés à l’école maternelle présentent au moins une difficulté de santé mentale “probable”, avec des répercussions visibles sur le quotidien.
“Ces résultats confirment qu’il faut dès la petite enfance - période critique du développement des enfants - renforcer les compétences psychosociales qui seront des leviers à mobiliser au bénéfice de la santé mentale”, pointe Santé publique France.
Plus d’1 écolier sur 10 a déjà consulté pour des difficultés psychologiques ou d’apprentissage
L’étude d’Enabee (« Etude nationale sur le bien-être des enfants », lancée en 2022) a été menée auprès d’un échantillon représentatif de plus de 2.600 enfants scolarisés en France hexagonale. En combinant les points de vue des parents et des enseignants, elle révèle que 8,3 % des enfants âgés de 3 à 6 ans ont au moins un type de difficultés probables de santé mentale ayant un retentissement sur leur vie quotidienne. “Il ne s’agit pas de diagnostics cliniques, mais bien d’avoir une représentation épidémiologique des besoins des jeunes enfants dans leur ensemble. A titre individuel, en cas de difficulté, un échange avec un professionnel de santé de 1er recours peut aider les parents”, précise l’agence.
Dans le détail, les données montrent que :
- 5,9 % des enfants en maternelle présentent des difficultés oppositionnelles ;
- 1,9 % d’entre eux ont des difficultés d’inattention et/ou d’hyperactivité ;
- 1,8 % souffrent de difficultés émotionnelles.
Autre point à noter, il semblerait que les jeunes garçons aient plus de difficultés probables avec un retentissement sur leur vie que les jeunes filles, à hauteur de 11,3 % pour les premiers contre 5,2 % pour les secondes. “Près de 13 % des enfants scolarisés en maternelle ont consulté au moins une fois un professionnel de santé, au cours des douze mois précédant l’étude, pour des difficultés psychologiques ou d’apprentissage”, ajoute SPF.
Santé mentale : il est nécessaire d’intervenir dès le plus jeune âge
“La santé mentale des enfants est étroitement liée à des multiples facteurs, individuels, sociaux et structurels, commente la Dr Caroline Semaille, Directrice générale de Santé publique France. Cette étude permet de les identifier et donc de cibler les facteurs pouvant l’altérer et ce, dès la petite enfance, période critique du développement des enfants.”
Déclarée “Grande cause nationale en 2025”, la santé mentale est clairement l’affaire de tous. Il est nécessaire de la prendre au sérieux dès la petite enfance !