ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Herpès génital : plus d’un adulte sur 5 dans le monde en souffre

OMS

Herpès génital : plus d’un adulte sur 5 dans le monde en souffre

Par Sophie Raffin

L'OMS révèle que plus d'une personne dans le monde sur 5 vit avec un herpès génital et appelle au renforcement de la recherche sur cette infection.

Zolak/istock
La plupart des herpès génitaux sont peu symptomatiques. Les signes comprennent des lésions douloureuses qui réapparaîssent au fil du temps.
Il existe deux types de virus Herpes simplex : HSV-1 et HSV-2.
Selon de nouvelles estimations, plus d’une personne âgée de 15 à 49 ans sur cinq est infectée par ces virus.

Environ 846 millions de personnes âgées de 15 à 49 ans dans le monde sont atteintes d’un herpès génital. Cela représente plus d’un membre de cette tranche d’âge sur 5. Face à ces chiffres publiés dans la revue Sexually Transmitted Infections, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle au développement de meilleurs outils de prévention et de traitement contre cette infection sexuellement transmissible souvent silencieuse.

Herpès génital : 42 millions de nouveaux cas par an

Selon les estimations présentées dans le rapport de l’OMS le 11 décembre, au moins une personne par seconde contracte un herpès génital. Ce qui correspond à 42 millions de nouveaux cas par an. Si ces infections sont peu symptomatiques, voire asymptomatiques, elles peuvent provoquer des lésions douloureuses et des cloques récidivantes dans la sphère génitale, causant un inconfort important. La maladie est également susceptible de provoquer de graves complications, notamment l’herpès néonatal.

Deux types de virus herpès simplex sont responsables de l’infection : HSV-1 et HSV-2. En 2020, 376 millions de patients diagnostiqués avec un herpès génital étaient porteurs du HSV-1 et 520 millions du HSV-2. Cinquante millions d’entre eux avaient les deux souches. Si HSV-2 se transmet lors de rapports sexuels, le HSV-1 qui provoque aussi un herpès buccal, se propage principalement pendant l’enfance par la salive et le contact avec les lésions.

Toutefois, les scientifiques remarquent "bien que les estimations de 2020 ne montrent pratiquement aucune évolution de la prévalence des infections génitales à HSV-2 par rapport à 2016, le nombre d’infections génitales à HSV-1 est lui plus élevé. Au cours des dernières années, plusieurs pays ont observé que les modes de transmission du HSV-1 ont changé, les infections génitales chez l’adulte augmentant à mesure que les infections buccales chez l’enfant diminuent". Selon les auteurs de l’étude, ce phénomène peut s’expliquer par “un moindre surpeuplement et une meilleure hygiène”, qui conduisent à plus faible propagation orale du HSV-1 pendant l’enfance, mais à une hausse de "la sensibilité au virus à l’âge adulte".

"Alors que, dans la plupart des cas, l’herpès génital entraîne peu de symptômes, il reste douloureux et gênant pour des millions de personnes dans le monde et met à rude épreuve les systèmes de santé déjà surchargés, car les infections sont très nombreuses", rappelle la Dre Meg Doherty, Directrice du Département Programmes mondiaux de lutte contre le VIH, l’hépatite et les infections sexuellement transmissibles de l’OMS.

Herpès génital : besoin de recherches et de prévention

"Il est urgent de disposer de meilleurs outils de prévention et de traitement, non seulement pour réduire la transmission du virus de l’herpès, mais aussi pour contribuer à réduire la transmission du VIH", ajoute l’experte, d’autant plus qu’il n’existe actuellement aucun remède contre l’herpès.

Pour le Dr Sami Gottlieb, auteur du rapport et médecin au sein du Département Santé sexuelle et reproductive, et recherche de l’OMS, l’herpès génital est "trop peu étudié" en raison "de la stigmatisation qui l’entoure". Ils réclament un élargissement des travaux de recherche et des investissements pour la mise au point de nouveaux vaccins et traitements contre l’herpès.

En attendant l’arrivée de nouveaux moyens de lutter contre la maladie, plusieurs gestes permettent de limiter les contaminations comme utiliser des préservatifs lors des rapports intimes et de ne pas partager le linge de toilette avec l’entourage.

Il est également conseillé d’éviter tout contact sexuel, lors d’une primo-infection et des poussées d’herpès génital, car le risque de transmission est majeur, même avec un préservatif. "Si vous avez un herpès labial (ou bouton de fièvre), n’ayez pas de rapport sexuel mettant en contact la bouche avec le sexe. En effet, le virus présent sur les lèvres peut être transmis aux parties sexuelles du partenaire", conseille l’Assurance Maladie sur son site internet.

L’OMS recommande de son côté de proposer aux personnes présentant des symptômes d’herpès génital un dépistage du VIH et "si nécessaire, une prophylaxie préexposition pour prévenir l’infection à VIH".