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Espérance de vie

Longévité : on vit plus longtemps mais en moins bonne santé

Une étude rappelle que si l’espérance de vie augmente à l’échelle mondiale, les années vécues en bonne santé, sans incapacité, stagnent. "Une menace croissante pour la qualité de la longévité", selon les chercheurs.

Longévité : on vit plus longtemps mais en moins bonne santé Ridofranz / istock




L'ESSENTIEL
  • Une étude de la Mayo Clinic, aux Etats-Unis, montre que l’espérance de vie mondiale augmente, mais pas les années vécues en bonne santé.
  • En 2019, l’écart global entre espérance de vie et espérance de vie en bonne santéétait de 9,6 ans, en hausse par rapport à 2000. Aux États-Unis, cet écart atteint 12,4 ans, le plus élevé au monde, aggravé par des maladies chroniques et des troubles mentaux.
  • Les femmes sont plus touchées que les hommes, avec 2,4 années supplémentaires en mauvaise santé, notamment à cause de troubles neurologiques et musculosquelettiques.

Vivre plus longtemps ne signifie pas nécessairement vivre mieux... Une récente étude de la Mayo Clinic, aux Etats-Unis, fait la lumière sur un constat troublant : si l’espérance de vie augmente à travers le monde (de 79,2 à 80,7 ans chez les femmes et de 74,1 à 76,3 ans chez les hommes entre 2000 et 2019), les années supplémentaires que l’on gagne sont souvent marquées par la maladie. L’analyse, menée dans 183 pays membres de l’Organisation mondiale de la Santé et publiée dans JAMA Network Open, révèle ainsi que le fossé entre espérance de vie ("lifespan") et durée de vie en bonne santé ("healthspan") s’élargit.

Un écart croissant entre espérance de vie et années en bonne santé

En utilisant les données de l’Observatoire mondial de la santé de l’OMS, les chercheurs ont calculé cet écart en soustrayant l’espérance de vie ajustée à la santé ("health-adjusted life expectancy") de l’espérance de vie totale. En 2019, ce fossé atteignait en moyenne 9,6 ans à l’échelle mondiale, soit une augmentation de 13 % depuis 2000. Le plus grand écart a été observé aux Etats-Unis : 12,4 années vécues en moyenne avec des maladies chroniques, contre 10,9 en 2000. Une situation qui, selon un communiqué des scientifiques, pose un véritable défi pour les politiques publiques : "Ces données soulignent une menace croissante pour la qualité de la longévité. Il est crucial de réduire l’écart entre espérance de vie et espérance de vie en bonne santé."

L’étude met également en évidence une disparité entre les genres : dans les 183 pays étudiés, les femmes vivent en moyenne 2,4 ans de plus que les hommes en mauvaise santé. Ces écarts sont notamment liés à des maladies neurologiques, musculosquelettiques, ainsi qu’à des troubles urinaires et génitaux. Une tendance qui, d’après les chercheurs, révèle la nécessité des mesures sanitaires plus préventives et adaptées aux besoins de chacun.

Les États-Unis en tête des maladies chroniques

Outre leur écart record entre "lifespan" et "healthspan", les États-Unis se distinguent par leur lourd fardeau de maladies chroniques, aggravé par des troubles de santé mentale, des dépendances et des pathologies musculosquelettiques. Cette situation souligne l’urgence de réformes structurelles dans la santé publique américaine pour réduire les années de vie vécues avec des incapacités.

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