La DMLA est la première cause de handicap visuel chez les personnes de plus de 50 ans. Si globalement 8 % de la population française en souffre, le taux grimpe jusqu’à 30 % parmi les plus de 75 ans. Des chercheurs du Centre for Eye Research Australia ont établi un lien entre de faibles niveaux d’oxygène dans le sang pendant la nuit – un signe courant d’apnée obstructive du sommeil – et la forme humide de la maladie oculaire.
Leur étude a été récemment publiée dans la revue Journal of Clinical and Experimental Ophthalmology.
DMLA humide : un taux d'oxygène faible pendant la nuit augmente le risque
Pour mieux identifier les facteurs de risque de la DMLA humide, l’équipe a réuni 225 personnes de plus de 50 ans atteints de différents stades de la pathologie. Leurs taux d'oxygène dans le sang pendant le sommeil ont été enregistrés trois nuits consécutives chez eux à l'aide d'un oxymètre digital. La présence ou non du syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) chez les participants ainsi que sa gravité ont été calculées en fonction des taux d'oxygène mesurés lorsqu’ils dormaient.
L’analyse des données recueillies a révélé qu’une apnée du sommeil modérée à sévère – qui entraîne une baisse des niveaux d’oxygène dans le sang pendant la nuit - était associée à un risque accru de DMLA humide par rapport aux personnes n’ayant pas cette pathologie.
DMLA : prendre en charge le syndrome d’apnée du sommeil
Le manque d’oxygène nocturne peut entraîner de nombreux troubles de santé, notamment au niveau des yeux. En effet, les scientifiques rappellent dans leur article que la rétine est particulièrement sensible aux petites baisses des niveaux d’oxygène. "La rétine est très active la nuit : elle a un besoin énergétique plus important lorsqu’elle récupère de la journée", explique la Dre Carla Abbott, codirectrice de l’étude, dans un communiqué.
Or l’apnée du sommeil conduit à une baisse d’oxygénation dans le sang. La prise en charge de ce trouble sévère du sommeil serait ainsi susceptible de réduire les risques de DMLA humide, selon les chercheurs.
"Si cette association est validée, il pourrait être utile de demander aux personnes ayant un risque élevé de souffrir de DMLA précoce, si elles présentent des symptômes suggérant une apnée du sommeil, car le traitement de cette maladie pourrait réduire le risque de développer une dégénérescence maculaire humide", conclut la spécialiste.
Des études plus vastes vont être menées pour confirmer et mieux comprendre l’association découverte. Elles chercheront également à déterminer si le traitement de l’apnée du sommeil réduit les risques de DMLA humide comme l’avance l’équipe du Centre for Eye Research Australia.