En 2023, plus de 3,8 millions de personnes étaient traitées par médicament pour un diabète, soit 5,6 % de la population française, d’après les chiffres de Santé Publique France. Cette maladie chronique continue de progresser alors que, pour l’instant, il n’existe aucun traitement curatif.
Une nouvelle pilule pour guérir le diabète
Mais une nouvelle étude, publiée dans la revue Cell Reports Medicine, pourrait changer les choses. Des chercheurs du Mount Sinai ont découvert qu’un médicament appelé harmine, sous forme de pilule, pouvait guérir le diabète en augmentant la production de certaines cellules du pancréas.
Le diabète - de type 1 ou 2 - se caractérise par un taux élevé de glucose dans le sang, qui est dû au manque d'insuline, une hormone qui permet de réguler ce taux. Chez les patients diabétiques, certaines cellules du pancréas - les cellules bêta - dysfonctionnent et ne produisent plus suffisamment d’insuline.
Dans cette nouvelle étude, les scientifiques ont réussi à reconstituer ces cellules bêta. Pour cela, ils ont identifié un médicament appelé harmine, comme étant capable de stimuler la régénération de ces cellules bêta.
L’harmine transforme les cellules pour qu’elles produisent de l’insuline
En juillet 2024 déjà, les chercheurs montraient que l’harmine seule augmentait la masse des cellules bêta de 300 %. Administré en parallèle d’un autre médicament de la famille des analogues du glucagon-like peptide-1, comme l’Ozempic pris par les patients diabétiques, cette hausse était de 700 %.
Mais d’où viennent ces cellules bêta ? Les scientifiques ont découvert que les cellules alpha, un autre type de cellule pancréatique, pourraient se transformer en cellules bêta productrices d’insuline grâce à ce médicament.
“C’est une découverte passionnante, indique le Dr Esra Karakose, l’un des auteurs, dans un communiqué. Cela signifierait que les personnes atteintes de toutes les formes de diabète ont un grand 'réservoir' potentiel de futures cellules bêta, qui n’attendent qu’à être activées par des médicaments comme l’harmine.”
Pour l’instant, les chercheurs ne sont qu’aux débuts de leur recherche. Ces résultats devront être confirmés avant que l’harmine soit délivrée, sous forme de pilule, aux personnes diabétiques.