60 % des cancers du sein sont détectés à un stade précoce, selon le Panorama des cancers en France - édition 2024. Mais ce pourcentage pourrait bientôt augmenter grâce aux travaux de chercheurs de l'Université d'Édimbourg, en Ecosse, dont les résultats ont été publiés dans la revue Journal of Biophotonics.
L’analyse du test sanguin par l’IA
Leur nouvelle technique pour dépister le cancer du sein plus précisément consiste à projeter un faisceau laser dans le plasma sanguin prélevé - via des tests sanguins - sur des patientes.
Ensuite, un appareil appelé spectromètre analyse cette interaction entre la lumière et le sang. Le but est de trouver les changements dans la composition chimique des cellules et des tissus, deux indicateurs précoces du cancer du sein. Enfin, dernière étape : l'interprétation des résultats par un algorithme d’intelligence artificielle (IA) qui indique un diagnostic.
Un dépistage du cancer du sein efficace à 98 %
Les chercheurs ont testé ce dispositif sur 12 échantillons issus de patientes atteintes d’un cancer du sein et 12 personnes qui n'étaient pas touchées par cette maladie. Résultats : la technique s’est révélée efficace à 98 % pour identifier le cancer du sein au stade 1a, le tout premier stade du cancer du sein précoce, selon la Société canadienne du cancer.
D’après les chercheurs, ce test pourrait aussi permettre de dépister quatre principaux sous-types de cancer du sein avec une précision de plus de 90 %. "La plupart des décès liés à ce cancer se produisent lorsque le diagnostic est tardif, après l'apparition des symptômes, indique le Dr Andy Downes, l’un des auteurs, dans un communiqué. Un futur test de dépistage de plusieurs types de cancer pourrait donc les détecter à un stade où ils peuvent être traités beaucoup plus facilement."
En France, le cancer du sein reste le premier chez les femmes ainsi que la principale cause de mortalité avec, pour l’année 2021, 12.600 décès, selon le Panorama des cancers en France. "Un diagnostic précoce est essentiel à la survie à long terme, et nous disposons enfin de la technologie nécessaire, souligne le Dr Andy Downes. Il nous suffit de l'appliquer à d'autres types de cancer et de créer une base de données, avant que cela puisse être utilisé comme un test multi-cancer."
À l’avenir, les scientifiques comptent poursuivre leurs travaux, en incluant plus de participants à leurs essais cliniques.