En 2018, il y a eu 59.885 nouveaux cas de cancer de la prostate, ce qui en fait le premier cancer chez les hommes et la troisième cause de mortalité liée à ce type de maladies, selon le Panorama des cancers en France - édition 2024.
Un régime en oméga-3, avec des suppléments d'huile de poisson
"De nombreux hommes veulent changer leur hygiène de vie, y compris leur régime alimentaire, pour leur cancer et pour prévenir la progression de la maladie, indique le Dr William Aronson, principal auteur d’une étude sur ce sujet, dans un communiqué. Nos résultats suggèrent qu'une chose aussi simple que d'ajuster votre régime alimentaire pourrait potentiellement ralentir la croissance du cancer et prolonger le temps avant que des interventions plus invasives ne soient nécessaires."
Dans leur étude, publiée dans la revue Journal of Clinical Oncology, les scientifiques de UCLA Health Jonsson Comprehensive Cancer Center montrent qu’un régime pauvre en oméga-6 et riche en acides gras oméga-3, avec des suppléments d'huile de poisson, freine la croissance du cancer de la prostate chez les hommes atteints de cette maladie à un stade précoce.
L’essai clinique comprenait 100 hommes atteints d’un cancer de la prostate à faible risque ou à risque intermédiaire favorable qui ont choisi la surveillance active. Cette stratégie est généralement proposée lorsque la tumeur est localisée et ne provoque pas de symptôme. L’objectif est de retarder la prise de traitement le plus longtemps possible, mais en faisant des examens réguliers pour détecter la moindre évolution.
Les participants ont été répartis en deux groupes : le premier comprenait ceux qui ne changeaient rien à leurs habitudes alimentaires alors que, dans le second, ils devaient suivre un régime pauvre en oméga-6 et riche en oméga-3, avec des suppléments d’huile de poisson. Tous ont été suivis pendant un an.
Un réduction de 15 % d’un biomarqueur de cancer de la prostate
Pour mesurer l’impact de l’alimentation sur le cancer, les chercheurs ont utilisé l'indice Ki-67 comme principal critère. Il s’agit d’un biomarqueur qui indique la vitesse à laquelle les cellules cancéreuses se multiplient. Résultat : au bout d’un an, l’indice Ki-67 avait diminué de 15 % dans le groupe ayant suivi un régime spécifique. En revanche, dans l’autre groupe, il avait augmenté de 24 %.
“Cette différence significative montre que des changements alimentaires peuvent aider à ralentir la croissance du cancer, en retardant potentiellement ou même en empêchant le recours à des traitements plus agressifs”, indique William Aronson. À l’avenir, les scientifiques comptent poursuivre leurs recherches pour confirmer ces résultats.