Non invasive et indolore, la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) est une technique médicale, qui, en générant un courant électrique, permet de stimuler ou d’inhiber certaines zones du cerveau. "Dans le cadre de la dépression, on sait peu de choses sur l'efficacité comparative de la rTMS et d'autres options thérapeutiques, comme les antidépresseurs", ont indiqué des scientifiques du Centre médical de l'Université Radboud (Pays-Bas). C’est pourquoi ces derniers ont décidé de réaliser une étude publiée dans la revue The American Journal of Psychiatry.
Dépression résistante : 27,1 % des patients en rémission après la rTMS
Pour les besoins des travaux, ils ont recruté 89 personnes souffrant de dépression unipolaire non psychotique et n'ayant pas répondu de manière satisfaisante à au moins deux essais de traitement. Les participants ont été répartis de manière aléatoire en deux groupes. Durant huit semaines, le premier a bénéficié de 25 séances de stimulation magnétique transcrânienne répétitive "à haute fréquence (10 Hz) sur le cortex préfrontal dorsolatéral gauche avec 3.000 impulsions par session". Les membres du deuxième groupe ont changé et testé un nouvel antidépresseur. Pendant l’intervention, les volontaires ont reçu une psychothérapie de différents types au moins une fois par semaine. Ensuite, l’équipe a examiné le changement dans la sévérité de la dépression et dans les dimensions des symptômes (anhédonie, anxiété, sommeil, rumination et réactivité cognitive).
Les résultats ont montré des différences substantielles et cliniquement pertinentes entre les deux groupes. La stimulation magnétique transcrânienne répétitive a entraîné une réduction des symptômes dépressifs significativement plus importante que les médicaments. Cela s'est traduit par des taux de réponse (37,5 % contre 14,6 %) et de rémission (27,1 % contre 4,9 %) plus élevés. Les auteurs ont aussi constaté une diminution plus importante des symptômes d'anxiété et d'anhédonie, soit la perte de la capacité à ressentir le plaisir, après la rTMS par rapport au changement d'antidépresseur. "Aucune différence n'a été observée par rapport au groupe ayant reçu des médicaments en ce qui concerne la réduction des symptômes de rumination, de réactivité cognitive et de troubles du sommeil", peut-on lire dans les recherches.
Confirmer les résultats par le biais d’"essais avec des conceptions plus complexes"
La période de suivi de cette étude est en cours. D’après les chercheurs, ces données seront cruciales pour déterminer les avantages à long terme de la stimulation magnétique transcrânienne répétitive, ainsi que sa rentabilité. "Il sera également important de reproduire ces travaux dans des essais avec des conceptions plus complexes pour contrôler les attentes des participants et le contact avec l’équipe."