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Santé et environnement

Trop de résidus de pesticides dangereux dans les aliments non bio en France

Parmi 1.996 échantillons alimentaires étudiés par l’ONG Générations Futures, plus de 60 % présentent au moins un résidu de pesticide détecté ; les fruits et les légumes étant les plus contaminés.

Trop de résidus de pesticides dangereux dans les aliments non bio en France yulka3ice/Istock




L'ESSENTIEL
  • “Trop de pesticides dangereux sont encore utilisés et se retrouvent dans nos assiettes”, dénonce l’ONG Générations Futures dans son nouveau rapport sur les résidus de pesticides retrouvés dans l’alimentation.
  • Quelque 137 substances actives différentes ont été détectées dans les 1.996 échantillons de 35 types d’aliments non bio étudiés.
  • Dans le détail, les fruits contiennent plus fréquemment au moins un résidu de pesticide détecté (80 % des échantillons) que les légumes (48 %) ou les céréales (56 %).

Trop de pesticides dangereux sont encore utilisés et se retrouvent dans nos assiettes”, dénonce l’ONG Générations Futures dans son nouveau rapport sur les résidus de pesticides retrouvés dans l’alimentation. “Des efforts devraient être prioritairement faits pour accélérer la sortie des substances pesticides classées CMR [Cancérigène, Mutagène, Reprotoxique, ndlr] ou PE [Perturbateur Endocrinien, ndlr] ou qui sont des PFAS…et améliorer les processus d’évaluation !” Et pour cause, le document publié ce 17 décembre 2024, montre que 62 % des 1.996 échantillons étudiés parmi les aliments non bio vendus en France en 2022, présentent au moins un résidu de pesticide dangereux détecté.

Résidus de pesticides : 137 substances actives différentes détectées

Un résidu de pesticide est un reliquat de substances actives, de métabolites et/ou de produits issus de la dégradation de pesticides, que l’on peut retrouver dans l’environnement, dont l’eau, l’air et l’alimentation.

Dans le cadre de ce rapport, Générations Futures s’est intéressée aux résidus détectés et non quantifiés, ce qui permet d’inclure les résidus de pesticides présents en dessous des seuils de quantification. Ainsi, quelque 137 substances actives différentes ont été détectées dans les 1.996 échantillons de 35 types d’aliments non bio étudiés.

Les fruits contiennent plus fréquemment au moins un résidu de pesticide détecté (80 % des échantillons) que les légumes (48 %) ou les céréales (56 %)”, détaille le rapport. Parmi les vins étudiés, 73 % des produits contiennent également au moins un résidu de pesticides.

Les fruits et légumes les plus contaminés par les résidus de pesticides

L’ONG a analysé différents types de résidus de pesticides : les Cancérigène Mutagène Reprotoxique (CMR), les perturbateurs endocriniens (PE) et les PFAS.

Les fruits contenant le plus de CMR sont les cerises (90 %), suivies des citrons verts (88 %), des clémentines/mandarines (84 %), des fraises (74 %) et des raisins (79 %). Les légumes dans lesquels on retrouve le plus ces substances sont les fenouils (46 %), les salades (43 %), les courgettes (38 %) et les poivrons (32 %).

Concernant les perturbateurs endocriniens, ce sont les clémentines/mandarines qui sont les plus contaminées (92 %), puis les raisins (88 %), les prunes (88 %) et les cerises (85 %). Du côté des légumes, la contamination aux PE touche plutôt les concombres.

Enfin, au moins un résidu de pesticide PFAS détecté est retrouvé dans 71 % des échantillons de cerises, 54 % de ceux de fraises et 50 % des échantillons de raisins. Plus de 20 % des légumes analysés en contiennent également, notamment les concombres (52 %), les endives (50 %), les aubergines (40 %) et les poivrons (40 %). “La substance active de pesticide la plus fréquemment détectée dans les 1.996 échantillons étudiés est le fluopyram, un fongicide SDHI, et appartenant à la famille chimique des PFAS”, précise l’ONG.

Résidus de pesticides dans l’alimentation, quels sont les risques ?

Il faut faire la différence entre la dangerosité d’une substance (cancérigène, PE, reprotoxique, etc) et le risque pour la santé”, nuance François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, dans une conférence de presse tenue ce mardi matin. “Pour savoir s'il y a un risque il faut connaître le volume de l’exposition. Or, nous, à travers ces données, on ne le connaît pas. Simplement, par précaution, on pense que c’est mieux d’essayer d’éviter l’exposition de la population à ces substances, d’autant plus qu’il y a aussi l’effet cocktail à prendre en compte.” Le porte-parole insiste également sur l’importance de continuer à manger cinq fruits et légumes quotidiennement malgré tout, comme le recommande PNNS.

Pour réduire les risques d’exposition, l’ONG réclame au gouvernement “des mesures de soutien fortes à la consommation d’aliments bios”, notamment en restauration collective. “Nous demandons également au nouveau gouvernement de relancer réellement le plan Ecophyto et l’ambition de réduction forte de l’usage des pesticides en agriculture en revenant sur changement d’indicateur et en fixant des objectifs de réduction contraignants”, ajoute-t-elle.

Autre urgence pour Générations Futures : “cesser les exportations de substances actives dangereuses interdites en France et en Europe que l’on va ensuite retrouver sous forme de résidus dans des produits alimentaires importés…et d’activer systématiquement les clauses miroirs dans les accords commerciaux internationaux !

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