- Au 1er janvier 2024, la France comptait 68,4 millions d’habitants, enregistrant une hausse de 230.000 personnes par rapport à l’année précédente.
- Les naissances ont baissé de 6,6 % en 2023 tandis que le taux de fécondité est désormais de 1,64 enfant par femme.
- Si l’espérance de vie continue de progresser avec 80 ans pour les hommes et 85,7 ans pour les femmes, la France enregistre un retard notable en matière de mortalité infantile (23e rang sur 27).
La France qui comptait 68,4 millions d’habitants au 1er janvier voit sa population vieillir, ses naissances ralentir et sa fécondité baisser drastiquement. Voici les conclusions du nouveau rapport de l’Institut national d’études démographiques (Ined) publié le 16 décembre 2024.
France : le taux de fécondité le plus bas depuis l’après-guerre
La France reste l’un des pays les plus jeunes de l'Union européenne. Toutefois, les experts de l’Ined ont remarqué une accélération du vieillissement de la population, porté entre autres par une diminution notable du nombre de naissances. En effet, 67.8000 bébés ont vu le jour sur le sol français en 2023, soit 48.000 de moins que l’année précédente. Cela représente une baisse de 6,6 % en un an. "Le nombre de naissances diminue essentiellement du fait de la baisse de la fécondité (plutôt que d’une baisse du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants)", écrivent les auteurs dans leur rapport.
Globalement, le taux de fécondité était de 1,67 enfant par femme en 2022 et 1,64 en France métropolitaine. Il s’agit du niveau le plus bas observé depuis l’après-guerre. "En 2023, le profil de la fécondité par âge en France est proche de celui observé dans les pays d’Europe de l’Ouest et du Nord, plus tardif que dans les pays baltes et de l’Est de l’Europe, mais plus précoce que pour ceux du Sud", précise le rapport. Toutefois, malgré cette baisse de la fécondité, l’Hexagone est le 2e pays européen le plus fécond, derrière la Bulgarie.
Décès par cancer : une particularité française ?
Selon les estimations des experts, 631.000 décès ont été enregistrés dans la France entière en 2023. Cela représente 44.122 morts de moins par rapport à 2022. Si le nombre baisse depuis 3 ans, il reste plus élevé que celui observé avant la pandémie de la Covid-19.
En revanche, l’espérance de vie a, de son côté, progressé sur la même période. Elle est désormais de 80 ans pour les hommes et 85,7 ans pour les femmes (contre respectivement 79,7 et 85,6 ans en 2019). Ce rebond est moins important que dans les autres pays d’Europe. Toutefois, la France reste dans les “bons élèves” puisque les Françaises montent sur la 3e marche du podium européen des femmes qui vivent le plus longtemps. Les Français sont, pour leur part, en 11e position.
"Cependant, comme dans la plupart des pays européens, les progrès concernant l’espérance de vie ralentissent : entre 1999 et 2009, le gain total de durée de vie pour l’UE27 a été de 4,2 ans pour les hommes (2,8 ans en France) et 3,5 ans pour les femmes (1,9 an en France), contre seulement 2,0 ans pour les hommes (même chiffre en France) et 1,2 an pour les femmes (1,1 an en France) entre 2009 et 2019. Pour la période la plus récente, fortement affectée par l’épidémie de la Covid‑19 (de 2019 à 2022), la perte dans l’UE27 a été de 0,8 an pour les hommes (0,4 an en France) et 1,0 an pour les femmes (0,4 an en France)", préviennent les auteurs dans leur rapport.
Si les Français vivent vieux, la mortalité des moins de 65 ans est tout de même élevée, notamment en raison d’un taux de mortalité infantile important. Ce dernier place, en effet, le pays à la 23e place sur 27. Passés les 65 ans, les pronostics sont très favorables, surtout pour les femmes. "L’écart de mortalité entre les hommes et les femmes est plus élevé en France que dans la moyenne européenne, mais il continue de baisser en 2023 : la surmortalité des hommes diminue à tous les âges, malgré le maintien de deux pics à 20-24 ans et à 60-64 ans."
L'étude fait aussi le point sur les causes de décès des Français. Et sur ce point, le pays présente une particularité par rapport à ses voisins. La première cause de mortalité est le cancer, alors que ce sont les maladies cardiovasculaires en Europe. Néanmoins pas de panique. Les chercheurs précisent que les décès par cancer restent plus faibles en France que dans la plupart des membres de l’UE27.
Autre constat : les pays européens les plus âgés se situent au Sud (Espagne, Italie et Portugal) et à l’Est (Bulgarie et Finlande), tandis que les plus jeunes sont l’Irlande et quatre pays peu peuplés (Luxembourg, Slovénie, Malte et Chypre).