- Des chercheurs ont mis en évidence le rôle des neurones dopaminergiques dans l'accélération du rythme cardiaque face au stress.
- Leur étude a été menée sur des rats.
- Pour eux, des recherches plus poussées sur les mécanismes neuronaux régulant les réponses cardiovasculaires pendant le stress devraient être menées.
Face à une situation stressante, le rythme cardiaque et la pression artérielle augmentent fortement. Des chercheurs de l’université de Tsukuba (Japon) ont découvert l’un des mécanismes derrière ces changements. Ils sont contrôlés par le cerveau. Les neurones dopaminergiques semblent notamment jouer un rôle de médiateur dans cette réponse au stress.
Leurs travaux ont été détaillés dans la revue Frontiers in Physiology en novembre dernier.
Les mécanismes de l’accélération du rythme cardiaque face au stress dévoilés
Pour mieux comprendre le lien entre le stress, le rythme cardiaque et le cerveau, les chercheurs japonais se sont concentrés sur l’habenula, une zone cérébrale située dans la partie dorsale et médiane du thalamus où les neurones sont activés en réponse au stress.
Lors de leur étude, ils ont stimulé l’habenula de rats, placés sous anesthésie, avec des électrodes. Ils laissaient au moins 60 secondes entre chaque stimulation. Le rythme cardiaque et la pression artérielle des animaux étaient enregistrés pendant la procédure.
"L'activation de l'habenula latérale a provoqué des changements de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque", notent les scientifiques dans leur communiqué. Par contre, lorsque les rongeurs recevaient des médicaments bloquant la neurotransmission de la dopamine, le rythme de leur cœur ou leur tension ne varient pas lors de la stimulation de la zone cérébrale. Il n'y avait également pas de changements cardiovasculaires lorsque l'activité de l'aire tegmentale ventrale - connue pour posséder une grande quantité de neurones producteurs du neurotransmetteur dopamine et pour recevoir des informations de l’habenula - était inhibée pharmacologiquement.
"Ces résultats suggèrent que les réponses cardiovasculaires causées par l'activation de l'habénula latérale (par le stress, NDLR) sont médiées par le système dopaminergique, en particulier par les neurones dopaminergiques de l'aire tegmentale ventrale", avance l’équipe. Ainsi, pour elle, pas de doute : le système dopaminergique provenant de l’habenula pourrait être essentiel pour les réponses cardiovasculaires liées au stress.
Stress et rythme cardiaque : des recherches supplémentaires nécessaires
Les scientifiques japonais ajoutent que des recherches plus poussées sur les mécanismes neuronaux régulant les réponses cardiovasculaires pendant le stress sont ainsi nécessaires. Ils estiment que ces nouveaux travaux permettraient d'avoir une vision plus juste et précise sur "les changements comportementaux induits par le stress et les mécanismes qui maintiennent l’homéostasie (capacité du corps à maintenir l'équilibre, NDLR) dans l’organisme".