- La Haute Autorité de santé (HAS) préconise de vacciner contre la dengue les enfants et adolescents âgés d’au moins 6 ans ayant déjà eu la dengue et les adultes de 17 à 60 ans ayant des facteurs de risques (drépanocytose, hypertension artérielle compliquée, diabète, obésité, insuffisance rénale).
- Pour cela, elle recommande d’administrer deux doses du vaccin vivant atténué Qdenga, mis au point par le laboratoire Takeda, espacées de trois mois d’intervalle.
- En parallèle, il est conseillé de à appliquer des mesures de protection à l’égard des piqûres de moustiques (répulsifs, vêtements longs, moustiquaires…).
Guyane, Martinique, Guadeloupe, Mayotte… Les cas de dengue, une maladie virale transmise des moustiques femelles du genre Aedes, ne cessent d’augmenter dans ces territoires. C’est pourquoi la Haute Autorité de Santé (HAS) a défini une stratégie vaccinale contre la dengue qu’elle a présentée dans un communiqué publié le 17 décembre.
Pour cela, l’autorité sanitaire a pris en considération "les indicateurs épidémiologiques de la dengue au cours des 10 dernières années dans les départements et région d’Outre-mer, le fardeau de la maladie dans différents groupes de population au cours des dernières épidémies dans ces territoires, les données issues des essais cliniques concernant l’efficacité, l’immunogénicité, la sécurité et la tolérance du vaccin vivant atténué Qdenga mis au point par le laboratoire Takeda, les premières données de tolérance issues de l’utilisation en vie réelle du vaccin, la pertinence des résultats des tests sérologiques réalisés en laboratoire, évaluée au regard de la circulation des flavivirus et de la séroprévalence de la dengue dans ces territoires, les résultats de la consultation publique."
Deux doses de Qdenga espacées de 3 mois d’intervalle pour lutter contre la dengue
Après ces évaluations, la HAS recommande à certaines catégories de populations ultramarines de se faire administrer le vaccin Qdenga. Ce dernier, qui a obtenu une autorisation de mise sur le marché européenne (AMM) en décembre 2022 dans la prévention de la dengue chez les Français de quatre ans et plus, a été évalué par la Haute Autorité de Santé à la demande de la Direction Générale de la Santé (DGS). Le schéma vaccinal recommandé consiste en deux doses de vaccin espacées de trois mois d’intervalle. Pour l’heure, la nécessité d’une dose de rappel n’a pas encore été établie. "La HAS recommande que le schéma vaccinal soit réalisé en période inter-épidémique. En cas d’infection récente à la dengue, il est recommandé d’attendre un délai de 6 mois, avant de procéder à la première injection du vaccin Qdenga."
Face à des précédents cas de réactions anaphylactiques après l’administration du vaccin Qdenga, l’autorité sanitaire préconise que les médecins effectuant la vaccination soient préparés à la prise en charge d’une éventuelle réaction anaphylactique pouvant survenir après l’injection. "Il est conseillé de maintenir toutes les personnes vaccinées sous observation pendant au moins 15 minutes après l’injection. Il est rappelé que le vaccin Qdenga est contre-indiqué chez les sujets immunodéprimés, la femme enceinte et la femme allaitante", indique-t-elle.
Vaccin contre la dengue : qui est concerné ?
La vaccination contre la dengue est conseillée chez les enfants et adolescents âgés de 6 à 16 ans résidant dans les territoires d’Outre-mer, y compris chez les personnes souffrant de drépanocytose ou celles présentant d’autres comorbidités, "dont les parents ou tuteurs légaux sont dans la capacité de produire une preuve documentée d’une infection antérieure à la dengue, c’est-à-dire biologiquement confirmée en laboratoire ou cliniquement diagnostiquée en contexte épidémique de dengue et inscrite dans le carnet de santé, pour l’enfant/adolescent à vacciner." Si aucune preuve documentée ne peut être montrée, un test sérologique ELISA ou EIA fait en laboratoire est réalisé au préalable afin de connaître le statut sérologique de l’enfant/adolescent.
Autre catégorie des populations ultramarines concernée : les adultes âgées de 17 à 60 ans présentant des comorbidités (drépanocytose, hypertension artérielle compliquée, diabète, obésité, insuffisance rénale, affections cardio-pulmonaires chroniques, autres hémoglobinopathies, thrombocytopathies), avec ou sans antécédent de dengue. Après avoir reçu le vaccin Qdenga, la HAS rappelle que ces patients doivent continuer à appliquer des mesures de protection à l’égard des piqûres de moustiques, comme l’utilisation de moustiquaires, de répulsifs ou le port de vêtements longs. "La lutte antivectorielle restant un moyen de prévention essentiel dans les programmes de lutte contre la dengue", a-t-elle ajouté.