35% des personnes porteuses d’hépatite C s’ignoreraient encore en France. Pour les experts français réunis en congrès depuis hier, un dépistage systématique s’impose. Et ce pour deux raisons majeures : l’hépatite C est une infection souvent silencieuse, et donc trop souvent diagnostiquée de façon fortuite, et grâce aux nouvelles combinaisons d’antiviraux, une grande majorité des personnes atteintes d’hépatite C peuvent désormais guérir.
Concrètement, les experts réunis au 7ème congrès sur l’hépatite estiment que ce dépistage systématique des hépatites B et C devrait se faire, au moins une fois dans la vie, en médecine générale, dans une tranche d’âge qui reste à définir. Ils estiment qu’un dépistage couplé avec le VIH serait plus facile à proposer pour le généraliste, et plus facile à accepter pour le patient.
Le dépistage systématique de l’hépatite C est déjà recommandé au Canada et aux Etats-Unis depuis 2012, notamment pour les personnes nées entre 1945 et 1965, les plus susceptibles d’avoir pu être contaminées. En France, le dépistage de l'hépatite est ciblé et il repose une dizaine de facteurs de risques. Ces recommandations vieilles de 2001 sont très mal appliquées. Résultat : le diagnostic de l’hépatite C est fortuit dans 2/3 des cas.
Si les experts insistent, cette année, sur l'urgence d'un dépistage systématique, c'est aussi parce que 2 nouvelles molécules doivent obtenir leur autorisation de mise sur le marché en ce début 2014. Les études ont montré qu’elles permettaient une guérison de 80 à 90% des malades de génotypes 1 et 4. Les experts estiment que les progrès sur les traitements et sur le dépistage pourraient aboutir à une éradication de l’hépatite C, qui touchent actuellement 300 000 personnes. Seule ombre au tableau, le coût du traitement qui serait de l'ordre 80 000 à 90 000 euros.