- Les anomalies de fermeture du tube neural concernent plus d’une grossesse sur mille en France. Elles peuvent avoir des conséquences très graves sur le développement du cerveau et de la moelle épinière du bébé.
- Afin d’améliorer la prévention de ces anomalies, l’Anses préconise un enrichissement des farines de blé en acide folique, la forme synthétique de la vitamine B9.
- Cette mesure permettrait de compenser les apports insuffisants en vitamine B9 des femmes, qui constituent l’un des principaux facteurs de risque d’AFTN.
En France, plus d’une grossesse sur mille présente des anomalies de fermeture du tube neural (AFTN). Ces malformations congénitales surviennent lors de la 4e semaine de développement embryonnaire. Elles peuvent entraîner un développement incomplet de la colonne vertébrale (spina-bifida), une absence de voûte crânienne (anencéphalie) ou encore des lésions nerveuses.
Les facteurs de risque identifiés de ce trouble sont des antécédents familiaux, la prise de certains traitements notamment antiépileptiques, le diabète, l’obésité, ainsi qu’un taux insuffisant en vitamine B9 chez la mère. C’est pour ce dernier élément que l’Anses pense avoir la solution. L’agence de sécurité sanitaire propose d’enrichir la farine en acide folique, la forme synthétique de la vitamine B9.
Grossesse : les farines enrichies en acide folique réduirait les risques d’anomalies de fermeture du tube neural
Pour assurer la bonne santé du fœtus, il est recommandé aux femmes enceintes d’avoir un apport de 600 microgrammes par jour de vitamine B9, aussi appelée folates, au moins 4 semaines avant la conception et jusqu’à 12 semaines d’aménorrhée. Or, ce taux est rarement atteint. Autre élément inquiétant noté par les autorités sanitaires : moins d’un tiers des femmes désirant un enfant prenaient une supplémentation en vitamine B9 avant la grossesse, comme cela est recommandé.
Face à ce constat dans son rapport sur la prévention des AFTN, l’Anses recommande un enrichissement systématique en acide folique à 200 µg/100 g des farines de blé, blanches et complètes. "La farine de blé a été choisie comme l’aliment à enrichir pour deux raisons : il s’agit d’un ingrédient utilisé dans de nombreux produits couramment consommés (pains, biscuits, etc.) et ces produits sont économiquement accessibles pour l’ensemble des femmes ciblées", explique Vincent Bitane, coordinateur scientifique de l’expertise, dans un communiqué publié le 19 décembre.
L’organisme précise que cet enrichissement systématique des farines en acide folique permettrait aussi d’augmenter les apports du reste de la population "sans toutefois l’exposer à un risque sanitaire". Mais compte tenu des questions socio-économiques que la mesure pourrait soulever, il recommande "de prévoir une consultation des acteurs concernés, comme cela a été le cas dans d’autres pays, au Royaume-Uni par exemple".
Plusieurs pays ont déjà adopté les farines enrichies en acide folique comme les États-Unis et le Canada en 1998, la Hongrie ainsi que la plupart des nations d’Amérique du Sud et centrale.
AFTN et carence en vitamine B9 : améliorer la prévention auprès des femmes
L’ajout d’acide folique dans les farines de blé ne substituerait pas à la recommandation actuelle d’avoir une supplémentaire en vitamine B9 en cas de projet bébé. La mesure vient en complet. L’Anses note également qu’il faut sensibiliser davantage sur les risques d’anomalies de fermeture du tube neural chez les nouveau-nés. Ses experts demandent aux professionnels de santé de renforcer la prévention sur cette malformation “auprès des femmes en âge de procréer”.
Pour assurer un taux suffisant de vitamine B9, il est recommandé de consommer :
- des légumes secs : pois chiche, haricots rouges, lentilles, fèves ;
- des légumes vert foncé : épinards, brocolis, laitue, cresson, choux de Bruxelles ;
- du foie.